Livre: «La porte du silence» ou l’histoire de la courte vie de Guillaume
Nathalie Boutiau a choisi l’autisme, et l’histoire du Guillaume, né avec ce trouble, comme thème de son dernier livre.
Publié le 14-04-2021 à 09h10
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Elle l'explique d'entrée de jeu: La Porte du silence n'est pas un roman mais bien un récit. Celui de la courte vie de Guillaume, de Huy, décédé alors qu'il était encore tout jeune. La particularité, la différence, de Guillaume? Il était autiste. Nathalie Boutiau, écrivaine de Saint-Georges, a voulu, avec délicatesse, avec poésie, raconter la courte vie de ce jeune enfant, rencontré au travers de tous ces instants que lui ont racontés ses parents, Viviana et Philippe.
«Je n'ai pas choisi d'écrire sur ce thème, le thème est venu à moi», explique-t-elle. Son époux connaissait le couple qui venait de perdre son enfant. «Leur enfant est décédé en août 2018, il est tombé d'une fenêtre. Ce décès m'a bouleversée.» Nathalie les a rencontrés, les a écoutés raconter leur fils. «Ils m'ont parlé de Guillaume dans son quotidien à travers son autisme. j'ai voulu écrire de façon poétique plusieurs textes sur Guillaume. J'ai rencontré ses parents 4 ou 5 fois. Quelques fois, ils me parlaient d'une anecdote et je construisais un chapitre autour.» Nathalie Boutiau est partie de Guillaume mais y a apporté sa sensibilité, son imaginaire, ses émotions. Les parents du jeune enfant y retrouvent son vécu mais avec les images telles que choisies et pensées par l'écrivaine. «Le fait que je les ai écoutés, qu'ils aient pu se raconter, ça leur a fait du bien. À chaque fois que je progressais dans l'écriture, je leur donnais mes textes à lire. Ils n'y ont rien changé.» Ces rencontres, cette écriture lui ont fait découvrir un trouble qu'elle ne connaissait pas. «Pour moi, l'autisme, c'était Rain Man dans sa bulle. J'ai ouvert une porte sur un monde qui m'était inconnu. Je me suis documentée mais je me suis aussi basée sur le vécu des parents.» Le livre est ainsi émaillé de plusieurs chapitres répartis en plusieurs parties avec, dans les dernières pages, le récit du drame qui a endeuillé cette famille.
L’inclusion de l’autisme
Chaque chapitre s'entame par un haïku, un poème très court qui trouve son origine au Japon. Et chaque haïku est illustré par un dessin imaginé par un artiste de la région mais aussi par les résidents du Mistral, cette institution de Saint-Georges qui accueille des autistes. «J'aimais bien l'idée car ces illustrations amènent un regard différent sur l'autisme. Et elles permettent aussi l'inclusion de personnes autistes.» Parmi les illustrations, il y en a même une d'un ancien élève que Nathalie Boutiau a eu à l'école de Bressoux où elle est institutrice. «Dans chaque illustration, Guillaume est perçu différemment. Il se retrouve dans chacune d'elles.»
«La porte du silence», Nathalie Boutiau, Éditions Academia. Le livre est disponible en librairie.