Affaire Broeders à Remicourt: l’octogénaire avait le crâne ouvert en deux, "comme si fendu à la hache"
On en a appris un peu plus sur les circonstances de la découverte du corps sans vie de Didier Bada et de sa voisine Georgette, très grièvement blessée. On a aussi évoqué le début de l’enquête.
- Publié le 19-09-2023 à 11h54
- Mis à jour le 19-09-2023 à 12h29
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Plusieurs inspecteurs de la zone de police de Hesbaye, des enquêteurs de police judiciaire, la commissaire/chef d’enquête de la police judiciaire fédérale de Liège ainsi que des consultants de la police technique et scientifique ont témoigné ce mardi matin devant la cour d’assises de Liège quant à leur intervention à la rue des Combattants, à Remicourt, le 3 novembre 2021.
Du sang partout
Ce matin-là, une infirmière à domicile et une voisine (la maman de Didier Bada, 57 ans) avaient découvert le corps sans vie du quinquagénaire et Georgette, sa voisine de 82 ans, très grièvement blessée.
À l’entrée de la chambre de Georgette, le corps sans vie de Didier Bada, le visage tuméfié et ensanglanté. L’octogénaire est quant à elle allongée au sol de l’autre côté du lit, grièvement blessée mais consciente. Il y a du sang partout dans la chambre, sur les murs, au sol et au bas de la porte, mais aussi des traces de pas ensanglantées ainsi qu’une lampe de chevet cassée "en plusieurs morceaux eux aussi fortement ensanglantés". "Madame avait le crâne ouvert en deux, vraiment comme s’il avait été fendu à la hache", explique un inspecteur principal de police de la zone de Hesbaye. "Monsieur Broeders, ça ne vous rappelle pas de souvenirs, de voir toutes ces images ?", demande alors le président à l’accusé. "Non."
"Elle est terrifiée, elle a peur que son agresseur revienne la tuer"
La commissaire/chef d’enquête de la police judiciaire de Liège, Stéphanie Bielen, a rencontré l’octogénaire le 4 novembre 2021 aux soins intensifs du MontLégia. Mais Georgette est terrifiée, elle ne veut rien dire, elle a peur que son agresseur revienne la tuer. "On essaie de la rassurer et d’obtenir un maximum d’informations. Elle accepte quand même de nous dire qu’elle a été agressée par un homme, seul, qui a environ 33 ans et qu’il lui a fait “des choses qu’on ne fait pas”. Elle nous répond “oui” quand on lui demande si elle a été violée. Elle explique qu’il était armé d’un bout de bois et qu’il l’a frappée. Elle dit le connaître, mais ne veut pas dire son nom. Elle nous donne néanmoins une série d’informations: qu’il habite plus bas dans la rue avec sa maman et son petit frère, qu’il a été “enfermé” à cause de la drogue, qu’il travaille dans les betteraves à Oreye et que c’est quelqu’un qui n’a jamais rien fait de bon. Elle explique finalement qu’il a déjà travaillé chez elle, mais qu’il ne lui a jamais fait de mal auparavant. À un moment, elle nous dit “Allez trouver Didier et sa maman, eux, ils le connaissent, ils vous diront.” Là, on comprend qu’elle ne s’est pas rendu compte que Didier est venu à son secours, qu’elle ne sait pas qu’il a été tué. Je demande du coup au médecin de ne rien lui dire, c’est quelque chose qu’on fera plus tard avec un psychologue."