Remicourt : la motte castrale de Lamine référencée dans des manuels des éditions Plantyn
La motte castrale de Lamine (Remicourt), élément méconnu du patrimoine, est référencée dans des manuels scolaires des éditions Plantyn.
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Publié le 29-04-2023 à 06h00
Un tumulus ? Non. Une formation naturelle ? Non plus. Cette butte arborée située rue de Hodeige, à Lamine (Remicourt), est une ancienne motte castrale datant du Xe siècle. Et elle est référencée dans les derniers manuels d’histoire publiés par les éditions Plantyn, Chronos 4. Manuels scolaires destinés aux élèves de 4e secondaire. Mais c’est quoi, une motte castrale ?
"C’est un élément du patrimoine militaire assez méconnu, explique Daniel Pirotte, président du Musée de la Hesbaye de Remicourt. La motte castrale est aussi l’un des premiers types de fortifications du Moyen Âge, qui date du début de l’époque féodale. C’est en réalité une butte de terre artificielle entourée d’un fossé, ce qui constitue la base de ce qu’on appelle des châteaux à motte." Les terres qui composent la motte, ce sont celles extraites lors du creusement du fossé. "La motte castrale de Lamine est haute de 12 mètres et fait 185 mètres de circonférence."
Défense, habitat, prestige

La motte était entourée de remparts et surmontée d’un donjon. Une plaine, qu’on appelle la basse-cour, s’étendait au-devant de celle-ci et abritait des habitations, élevages et cultures. Une deuxième ligne de remparts l’entourait également. "Elle avait plusieurs fonctions: à la fois de défense, d’habitat mais aussi de prestige. Elle permettait d’avoir de la hauteur par rapport à un éventuel assaillant."
Aujourd’hui, il ne reste plus aucune trace des constructions sur la motte castrale de Lamine, car elles étaient en bois, mais on la voit encore très bien. "On ne pouvait pas construire en pierre les châteaux à motte de Hesbaye car les sols ici sont limoneux et argileux. Cela aurait déstabilisé la motte, à cause du poids."
La motte de Lamine fait partie des mieux conservées en Wallonie mais on en trouve d’autres dans la région comme à Les Waleffes, Ville-en-Hesbaye ou encore à Landen, près de Hannut. "Ça nous fait plaisir qu’elle ait été reprise par les éditions Plantyn, car ça nous conforte dans l’idée qu’il y a par chez nous des choses intéressantes. Ça permet aussi aux jeunes de connaître ce patrimoine peu connu."
On l’appelait à tort "la tombe romaine"
L’Université de Liège s’était intéressée à cette drôle de bosse qui sortait du paysage laminois. Elle avait alors réalisé des recherches qui ont toutefois été oubliées. "Les gens pensaient qu’il s’agissait d’un tumulus. On l’appelait d’ailleurs dans le village “la tombe romaine”, se souvient Daniel Pirotte. En 1984, j’étais jeune président du Cercle d’histoire de Remicourt (NDLR: qui a plus tard donné lieu au musée) , je me suis intéressé à la motte que je trouvais atypique. On a donc contacté l’ULG qui nous a confirmé qu’il s’agissait bien d’une ancienne motte castrale."
Un travail de communication la concernant a ensuite été réalisé, notamment via le musée de la Hesbaye dès 1990, et des panneaux informatifs plantés au pied de la motte, qui se trouve par ailleurs sur un site privé.