Voitures polluantes bientôt interdites en Wallonie: « Je ne sais pas comment on va s’en sortir. »
Christophe Losson et son épouse se demandent comment ils vont faire. Leurs voitures seront bientôt interdites en Wallonie et ils n’ont pas les moyens d’en acheter une nouvelle.
Publié le 28-11-2022 à 16h38 - Mis à jour le 30-11-2022 à 09h20
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Le Remicourtois Christophe Losson ne comprend pas. "Ma femme a la même voiture que la mienne, explique-t-il. Et pourtant, elle ne pourra plus rouler avec la sienne à partir de 2025. Pour moi, l’interdiction commence en 2026."
Et en effet, à part la couleur qui est différente, les deux Nissan Micra sont totalement identiques. Au final, la seule vraie différence entre les deux voitures, c’est la norme Euro. Les normes Euro classent les voitures en fonction de leur niveau de pollution. Les plus polluantes seront interdites dans les prochaines années. Son épouse, Nathalie Polomé, a une Euro 3. Celle de Christophe, elle, est considérée comme Euro 4. Et c’est justement pour ça que les deux voitures sont soumises à des règles différentes. En effet, les Euro 3 seront interdites à partir de 2025 sur l’ensemble du territoire wallon. Quant aux Euro 4, l’interdiction débutera le 1er janvier 2026 (voir tableau ci-contre).
Le mystère reste entier
Mais tout ça ne répond pas à la question du Remicourtois. Selon le site de la Région wallonne, la différence entre une Euro 3 et une Euro 4, c’est l’année de première immatriculation de la voiture. Si elle a été mise sur la route pour la première fois entre 2001 et 2005, elle sera considérée comme Euro 3. Si c’est entre 2006 et 2010, la mention "Euro 4" apparaîtra sur son certificat d’immatriculation.
Mais même avec ces informations, le problème persiste. "La voiture de ma femme a été immatriculée pour la première fois en 2002, et la mienne en 2003. Je ne comprends vraiment pas." Il a pourtant tenté de se renseigner auprès du contrôle technique et de la DIV (Division d’Immatriculation des Véhicules). "Mais personne n’a pu m’aider."
Ils devront quand même s’en séparer
Mais au final, que leurs voitures soient Euro 3 ou Euro 4 ne changent rien. Christophe et Nathalie devront prochainement s’en séparer. "On les aime beaucoup, explique-t-il. Mais si on roule avec, c’est aussi parce qu’on ne peut pas en acheter des plus chères. Je suis comme tout le monde. Si je pouvais, je roulerais avec une Porsche ou une BMW." Et ces voitures, ils ne les utilisent pas pour le plaisir. "On en a besoin, avance Nathalie Polomé. On doit faire des courses, aller conduire nos enfants." Et à Hodeige, comme dans beaucoup d’autres zones rurales, les bus TEC ne courent pas les rues. "Pour aller à Waremme, il y a trois bus le matin. Et pour en revenir, il n’y a jamais de bus avant début d’après-midi", poursuit Nathalie Polomé.
Bref, Christophe Losson et son épouse ne savent pas comment ils vont faire. Et le temps presse. Car 2025, c’est déjà demain.