Le recours citoyen contre le projet de biométhanisation rejeté par la Région
Le collectif citoyen qui se bat contre le projet de biométhanisation à Remicourt est déçu du rejet de son recours par la Région wallonne. Il envisage un recours au Conseil d’État.
Publié le 08-12-2021 à 12h31
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Déception, pour le collectif citoyen qui s'est constitué contre le projet de biométhanisation porté par la société Biofexhe SRL à Remicourt. Les cabinets des ministres Borsus et Tellier se sont positionnés contre les arguments du recours introduit en défaveur du projet. Pour rappel, deux pétitions avaient été signées par 1 360 riverains, celles-ci accompagnées d'une lettre destinée au bourgmestre et d'une invitation à la Commune à se joindre au recours. "On est très déçus, exprime Geneviève Capel, du collectif citoyen. On avait fait un dossier très pointu sur cette question d'usine de biométhanisation, et réfléchi à plusieurs conséquences en matière d'écologie, de charroi, d'écoulement des eaux… Que tout cela ne tenait pas la route. On avait réalisé une étude avec les agriculteurs pour savoir, en fonction des hectares de maïs qui seraient cultivés, ce que cela représenterait en nombre de camions. Mais tout ce travail de fond n'a eu aucun poids." Rien n'est encore certain mais un recours auprès du Conseil d'État est envisagé par le collectif. "On y réfléchit."
Les citoyens regrettent, non sans amertume, la réponse de la Région wallonne. "La réponse officielle que nous avons reçue, c'est que ce dossier ne concerne pas les riverains… C'est hallucinant que des politiciens pensent que l'avis des citoyens n'a aucun intérêt. C'est une réponse choquante de la part de cabinets de ministres censés défendre nos intérêts. Il n'y a eu aucune décision collégiale. Il suffit qu'un ministre dise " non " pour qu'un recours soit rejeté."
Autre déception du collectif, c'est la réaction de la Commune de Remicourt, "qui a toujours eu un comportement ambivalent dans ce dossier, ajoute la Remicourtoise. Le bourgmestre (NDLR: Thierry Missaire) disait ne pas être au courant du projet. Or, dans un document de Biofexhe qui concerne le permis unique, et qui date de mai 2020, il est clairement stipulé que c'est le bourgmestre qui a proposé un terrain au futur exploitant. On a également pu lire dans ce document que la Commune a rendu un avis favorable…" Un document que nous avons pu consulter et qui, en effet, confirme bien ces implications des bourgmestres de Remicourt et de Fexhes-le-Haut-Clocher.
«Ce projet pose des questions écologiques»
La dame nous précise également qu'une visite, destinée aux citoyens, de l'unité de biométhanisation d'Ochain, à Clavier, a été organisée par la Commune elle-même. "Elle est clairement concernée par ce projet et pas aussi neutre qu'elle le prétend."
Geneviève Capel informe qu'on va cultiver 900 hectares de maïs pour alimenter l'unité de biométhanisation et que 3 hectares de terres agricoles vont être bétonnés. "C'est un non-sens, d'autant plus en Hesbaye, le grenier de la Belgique. Sans compter que le processus de biométhanisation pollue…"