L’opposition, bridée, va en recours
L’opposition se sent bridée par la majorité. Elle va en recours à la tutelle contre le règlement d’ordre intérieur.
Publié le 08-05-2019 à 06h00
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Ils avaient annoncé la couleur lors du dernier conseil communal. Affirmant ne pas être d'accord avec plusieurs articles du nouveau règlement d'ordre intérieur. «C'est du flicage, avait même lancé Hélène Pendeville. C'est coercitif et surtout unique à Remicourt.» Ce nouveau ROI avait été voté: douze conseillers l'avaient accepté contre quatre refus.
Les cinq conseillers de l'opposition n'en sont pas restés à leur simple commentaire du conseil communal. Luc Lhoest (pour VOUS!); Bernard Bonnechère (pour Horizon); Jérôme de Neuville, Géraldine Blavier et Hélène Pendeville (pour Entente citoyenne 2.0) sont allés plus loin puisqu'ils viennent de déposer un recours auprès du ministre de tutelle à la Région wallonne. Pointant deux articles du règlement d'ordre intérieur, les articles 21 et 80 dont ils jugent la formulation «comme étant une entrave à leur liberté d'exercer leurs mandats de conseillers dans des conditions favorables». Tous travaillent et ne peuvent se libérer facilement. Or, l'article 21 précise que les conseillers ne peuvent rencontrer les directeurs et les fonctionnaires en charge des dossiers que pendant deux heures, le troisième jour ouvrable précédant le jour de réunion du conseil communal… Ils ne peuvent, de plus, s'adresser directement aux membres du personnel sans l'accord du directeur général. Et doivent compléter le registre de présence reprenant leurs coordonnées mais aussi l'objet de la demande, l'agent concerné par celle-ci, l'heure d'arrivée et celle de départ… «Nous ne voyons pas l'intérêt de signer en plus un registre témoignant de notre visite» alors que les conseillers communaux prennent déjà rendez-vous avec l'accord du directeur général.
L’autre article? Il stipule que les conseillers communaux n’ont le droit de visiter les établissements et services communaux, accompagnés du bourgmestre ou d’un échevin, que les premier et troisième mardis de chaque mois, entre 13 et 15 h…
Les cinq conseillers de l'opposition affirment que seule la Commune de Remicourt restreint autant les droits d'accès aux dossiers «de façon aussi coercitive». Et ils demandent à la tutelle d'élargir les plages horaires pour leurs visites mais aussi d'annuler le paragraphe concernant le registre à signer.
Et Jérôme de Neuville de noter que pareils articles du ROI brident autant les conseillers de l’opposition (dont il fait donc partie) que ceux de la majorité…