Remicourt : Giovanni Cipriani était toujours vivant pendant l’incendie
La cour d’assises de Liège a entendu mardi matin les premiers experts au procès d’Aythem Mannaï, un Français de 28 ans accusé d’un vol avec circonstance aggravante de meurtre et d’un incendie ayant causé la mort de son ancien employeur.
Publié le 13-01-2015 à 11h58
Le médecin légiste Françoise Renardy a confirmé que le corps de Giovanni Cipriani a été fortement délabré durant l’incendie. L’état du cadavre a empêché de déterminer avec précision la cause du décès.
Intoxication pas la cause du décès
Mais du sang a été retrouvé dans l’œsophage ainsi que des traces de fracture des os de la base du crâne. L’expert a relevé des signes de traumatisme crânien. Giovanni Cipriani présentait aussi une intoxication par les fumées de l’incendie. Mais cette intoxication n’est pas la cause du décès.
Après la découverte du cadavre carbonisé dans les décombres de l’incendie, un expert dentiste est intervenu pour procéder à l’identification. L’analyse des dents retrouvées sur place a permis de confirmer l’identification de Giovanni Cipriani.
L’expert en toxicologie Corinne Charlier a confirmé que Giovanni Cipriani ne présentait pas de trace de consommation d’alcool. Son alcoolémie était à zéro. Par ailleurs, les analyses de sang ont démontré la présence de monoxyde de carbone et de cyanure, des produits qui se dégagent lors d’un incendie.
Toujours vivant lors de l’incendie
Ces relevés démontrent que la victime a respiré les fumées de l’incendie. Cela confirme qu’elle était encore vivante au moment de l’incendie même si elle était peut-être inconsciente.
L’expert en analyses d’ADN Angelo Abati a détaillé l’ensemble des opérations réalisées pour identifier des profils génétiques. Des traces d’ADN de Giovanni Cipriani ont été mises en évidence sur les vêtements d’Aythem Mannaï. L’ADN d’Aythem Mannaï a également été retrouvé sur un GPS appartenant à un client du garage.
Cet élément, comparé aux éléments du dossier, confirme qu’Aythem Mannaï était bien présent au garage Cipriani le 16 décembre 2011 en fin de journée.
Fuite en France
Le juge d’instruction Dominique Lizin a rappelé que l’accusé a pris la fuite en France immédiatement après les faits. Un mandat d’arrêt européen et international a été délivré contre lui. Aythem Mannaï a été localisé dans la région de Versailles, où il a été arrêté en mars 2012 puis extradé vers la Belgique. Malgré une analyse ADN qui démontrait sa présence sur le lieu des faits, Aythem Mannaï a contesté son implication et même sa présence sur place.
Pendant plus d’un an, Aythem Mannaï a nié les faits et a refusé de collaborer avec les enquêteurs. C’est devant un expert psychiatre qu’il a reconnu qu’il était lié aux faits.
Mais il a encore donné des versions variables et il a refusé de s’expliquer avec les enquêteurs. Durant l’enquête, contrairement à ce qu’il a raconté lors de la première journée du procès, il n’a jamais évoqué un incendie qui se serait déclaré à cause d’un mégot de cigarette ou une odeur d’alcool qui se dégageait de Giovanni Cipriani.