Bilan de quatre années de lutte contre les inondations
Quelles sont les mesures prises par les communes quatre ans après les inondations? Premier bilan avec le coordinateur du Contrat rivière. Découvrez ce qui a été réalisé dans votre commune avec notre carte interactive.
Publié le 22-09-2012 à 07h00
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Particulièrement touchée en juillet 2008, la Hesbaye liégeoise a mis en place une série de mesures préventives contre les inondations, qui prennent ici la forme de coulées boueuses. Des actions mises en place dans les communes du bassin du Geer partenaires du Contrat rivière Meuse Aval.
Julien Mols, vous êtes le coordinateur du comité local du Haut-Geer. Peut-on dire que les inondations de 2008 ont permis une prise de conscience ?
Clairement. Même si de petites réalisations avaient déjà été menées à Les Waleffes et à Geer.
Mais à cette époque, on en était aux balbutiements. Les inondations ont joué le rôle de catalyseur.
Est-ce que ce sont les communes qui vous ont sollicité ou bien est-ce vous qui êtes allé vers elles avec des projets ?
Les communes ont d’abord sollicité les pouvoirs existants avant de venir vers nous. Le Contrat rivière est venu en appui. Nous travaillons en étroite collaboration avec les services agricoles de la province de Liège.
Pourquoi cette lutte est-elle une priorité ?
Grâce à des investissements peu coûteux, nous pouvons éviter des dégâts parfois considérables aux infrastructures publiques mais aussi pour les privés.
Pour les agriculteurs, c’est important aussi car grâce à cela, ils ne perdent pas leur terre fertile.
Cette lutte contre les inondations a permis au Contrat rivière de gagner en crédibilité ?
On peut même dire qu’aux yeux des communes, nous sommes devenus crédibles. C’était une occasion à saisir. En plus, nous avons pu bénéficier de fonds européens via le projet Aquadra. Grâce à cela, nous avons pu réaliser des projets plus importants.
Ceci dit, beaucoup d’acteurs sont concernés par cette lutte mais au fil des années, nous avons appris à nous connaître, on travaille de façon transversale.
Trouvez-vous une meilleure écoute auprès des communes ?
Je pense. En tout cas, elles appliquent mes conseils lorsqu’elles entreprennent des travaux.
Aujourd’hui, comment se passe votre collaboration avec les communes ?
Il y en a certaines avec qui on travaille très bien. C’est le cas de Donceel qui a été la première à mettre en place un système de compensation pour les agriculteurs.
Je peux également citer Verlaine qui a mis plusieurs choses en place avec l’aide du remembrement. Il y a aussi Oreye.
À Remicourt, les choses avancent plus lentement. Il faut savoir que la lutte contre les inondations est un travail de longue haleine. Il faut parfois aller trouver 5 ou 6 fois un agriculteur pour qu’il accepte. La mise en place de ces mesures exige donc des rencontres fréquentes avec les agriculteurs concernés et demande donc beaucoup d’investissements en temps de la part des mandataires communaux. Par contre le coût de ces réalisations reste dérisoire en rapport avec les dégâts ainsi évités en cas d’orage.
Cliquez sur votre commune pour connaître les travaux entrepris.
En quatre ans d’expérience, avez-vous fait évoluer les techniques ?
L’expérience de terrain ici mais aussi ailleurs nous aide. Nous avons entrepris les premières réalisations sur les conseils de la Wateringue (NDLR le contrat rivière côté flamand) de Saint-Trond. Nous avions ainsi placé des ballots de paille fixés grâce à des pieux. C’est toujours efficace mais leur durée de vie est limitée.
Aujourd’hui, nous créons des digues avec des fascines (voir la photo du haut): ce sont des clôtures galvanisées remplies de branchage et souvent précédées d’une zone enherbée. Cela permet de retenir l’eau et de filtrer les boues. C’est bon marché et cela tient 4 ou 5 ans. En Normandie, ils ont planté des haies derrière la clôture de fascine. Comme ça, la haie sera pleinement opérationnelle lorsque la fascine sera en fin de vie.
Nous essayons toujours de collecter plus de techniques car cela nous permet de diversifier les solutions à proposer aux agriculteurs.
Travailler avec les PCDN, c’est important ?
Sur la zone concernée, cinq communes ont lancé des PCDN (plan communal de développement de la nature). Je m’inscris dans les groupes de travail spécifiques à l’eau ou aux zones humides. Je suis assez assidu et cela m’a beaucoup appris sur la Hesbaye et donc sur le terrain.