Hommage aux deux gendarmes abattus à Villers-le-Bouillet
Vingt ans après, collègues et familles ont rendu un tendre hommage aux deux gendarmes tués sur le parking de Villers-le-Bouillet.
Publié le 16-07-2012 à 07h00
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Le temps, hier matin, était gris, triste. À l'image des visages de tous ceux qui, vingt ans après, se sont souvenus… Ce dimanche, une centaine de personnes se trouvaient sur le parking de l'autoroute de Villers-le-Bouillet. Un lieu qui, aujourd'hui, n'est plus accessible aux automobilistes. Tous s'étaient rassemblés là, devant la stèle dédiée aux deux gendarmes abattus le 15juillet 1992. Vingt ans après ce drame, une pensée toujours aussi émue pour eux… «Un gendarme qui est tué en devoir est un héros, a expliqué Martin Royen, président de l'ASBL Les anciens gendarmes. Un héros comme un héros de la guerre, car c'est une guerre contre le banditisme que livrent les gendarmes. »
Et les gerbes de fleurs d’être déposées devant la photo des deux gendarmes et de la petite stèle erigée depuis à leur mémoire. Les familles, en larmes, restent silencieuses. Elles ne veulent pas parler, par raconter. L’absence, le départ dans des conditions aussi dramatiques, sont encore si douloureux. Deux gendarmes, deux visages et toute une dramatique histoire qui, à l’époque, avait fait grand bruit.
Son épouse l’embrasse
Le mercredi 15 juillet 1992, à 17h20, Michel Génicot et Jean-Marc Engelbel quittent Liège pour ramener le détenu Alonso d’Anna à la prison de Huy. L’interrogatoire s’est passé normalement. Avant de quitter Liège, d’Anna a même pu voir sa femme. Une heure plus tard, un camionneur de passage, qui s’est arrêté sur l’aire de repos de Villers-le-Bouillet, découvre les deux gendarmes gisant, le corps transpercé de deux balles au bord de l’accotement herbeux, menottes aux poings!
Seize minutes plus tard, cinq gendarmes d’Awans arrivent sur place. Ensuite, Nadine Jamar, substitut du procureur du Roi de Huy. L’enquête se met minutieusement en place. Sur place, aucun centimètre carré d’herbe ne sera négligé.
Le lendemain, l’épouse de l’assassin est interceptée, elle lui avait fourni une arme lors de leur rencontre. Il faudra aussi attendre trois jours pour savoir que deux jeunes Plombinois, Corine Malmendier et Marc Kisterman, ont croisé la route d’un monstrueux duo, Thierry Muselle et Thierry Bourgard. Et comme les deux gendarmes de Villers-le-Bouillet, les deux jeunes gens ont été lâchement assassinés. Des deux affaires, c’est cette dernière qui fera la une de l’actualité, éclipsant quelque peu la première d’ailleurs.
Mais revenons-en à l’affaire de Villers-le-Bouillet. Trois jours de recherches intensives auront raison de la cavale insensée d’Alonso d’Anna. La voiture retrouvée à Maastricht avait concentré sur cette région d’intenses recherches. La veille, d’Anna avait craqué, il était rentré en Belgique et avait passé la nuit chez ses parents. C’est donc après 86 heures de cavale qu’il se présenta à la gendarmerie de Liège. Coïncidence, c’est aussi ce jour-là que Thierry Bourgard se rendit à la prison de Verviers.