Demoitié avec ses potes à La Marseillaise
Dans 48 heures, Antoine Demoitié prendra le départ de La Marseillaise, sa première course avec le statut de pro, chez Wanty Groupe Gobert.
Publié le 29-01-2016 à 05h00
Antoine Demoitié roulera pour la première fois avec le maillot de Wanty-Groupe Gobert ce dimanche au Grand Prix La Marseillaise (UCI 1.1). Une course dont il avait pris la troisième place en 2015 alors qu’il roulait pour Wallonie-Bruxelles. Cette fois, c’est dans une équipe continentale professionnelle qu’il entame sa saison. L’occasion de faire plus ample connaissance avec ce puncheur de vingt-cinq ans.
1. Le foot puis le vélo… pour s'amuser «J'ai d'abord fait du foot de six à douze ans. En parallèle, je fréquentais l'école VTT de Patrick Maes. On était toujours sur la route avec les copains. Avec mon frère, on se lançait des défis comme celui de rejoindre la maison à partir de la place de Nandrin en roulant sans les mains. Ça faisait quand même deux bons kilomètres avec pas mal de virages… Quand j'ai commencé le vélo, c'était pour m'amuser. Je m'entraînais un jour sur deux, je sortais avec mes copains et le lendemain, je faisais ma course.»
2. Faire du cyclisme son métier«Quand j'ai commencé le vélo, je ne pensais pas devenir professionnel. Je faisais mon sport et j'y prenais du plaisir. À la fin de mes secondaires, je ne voulais pas faire cinq ans d'études. Je me suis renseigné pour une école de communication et j'ai finalement pris des cours du soir en langues. Je pensais peut-être travailler dans l'entreprise de bâtiments de mon père, c'est quelque chose que j'aime. Finalement, l'occasion d'obtenir un contrat Rosetta (contrat de la Fédération Wallonie-Bruxelles) s'est présentée en 2011. À partir de là, j'ai fait le métier à fond. Du PCW, je suis passé chez Idemasports (un an) puis chez Wallonie-Bruxelles durant trois saisons.»
3. Son caractère «Je prends beaucoup de choses à la rigolade. Comme le vélo quand j'étais plus jeune. J'aurais pu gagner plus de courses dans les catégories d'âge si j'avais fait le métier à fond mais ça me convenait bien ainsi. Chez les débutants et les juniors, j'en ai vu qui ne sortaient jamais, qui ne faisaient que du vélo. Chez les espoirs, une fois qu'il faut vraiment bosser, ils ont craqué mentalement. Je ne me prends pas la tête. Parfois, je donne l'impression de ne pas me tracasser mais intérieurement, c'est différent. Je ne le montre pas, c'est tout. Plus généralement, je préfère rigoler que tirer la tête. Mais bon, ça m'arrive de râler aussi.»
4. Ses idoles«Quand j'étais plus jeune, j'admirais beaucoup Tom Boonen. Il venait d'être champion du monde (en 2005 à Madrid). Par après, j'ai évidemment suivi Philippe Gilbert. Maintenant, on ne peut plus parler d'idoles, j'ai grandi, je suis adulte. Mais Boonen reste un coureur que j'admire. Comme le Suisse Fabian Cancellara. Ces coureurs ont une prestance, ils dégagent un truc, ils ont de la classe sur le vélo.»
5. Son quotidien en dehors des compétitions«Déjeuner, m'entraîner (courte ou langue séance, musculation), manger, me reposer en regardant la télé ou en tapotant sur le PC ou comme le dit ma femme, Astrid, faire le tour des chapelles. Je vais voir mes sœurs, mes parents, mes amis, etc. En dehors des entraînements, il faut éviter de faire trop d'efforts physiques peur de se fatiguer, peur des blessures. Parfois, je voudrais bien m'occuper du jardin mais bêcher pendant deux heures, ce n'est pas conseillé deux jours avant une course. C'est pareil pour tous les sportifs de haut niveau mais parfois c'est frustrant. Mon frère a rénové la maison familiale, mon meilleur pote aussi et je n'ai pas pu aller les aider. Mais à la maison, je m'occupe du ménage, de la vaisselle, je prépare à manger… J'aime bien quand la maison est propre et ce n'est pas en passant l'aspirateur que je vais me fatiguer.»
6. Les loisirs. «Durant une saison, c'est très calme. Je sors parfois mais on se retrouve surtout avec des amis l'un chez l'autre. Je suis généralement rentré pour 22-23het je mange sain, pas des frites. Les grosses sorties, on réserve ça pour l'hiver.»
7. Ses meilleurs potes dans le peloton «C'est Maxime Monfort (Lotto-Soudal) et Gaetan Bille qui roule aussi chez Wanty. Avec Gaetan, on avait déjà été équipier au Pesant. C'est là qu'on a fait connaissance. Max, ça date de plus longtemps. C'est le neveu de mes voisins. Mes parents suivaient ses résultats et l'encourageaient quand il venait courir à Nandrin. Quand j'ai démarré le vélo, il m'a conseillé. Gaetan, Max et moi, on roule tous les trois à La Marseillaise. Le groupe d'amis sera presque réuni. Il ne manquera que Grégory Habeaux. Greg, je le connaissais un peu, on allait parfois rouler ensemble mais j'ai vraiment appris à le découvrir ces deux dernières années lorsqu'il était mon équipier chez Wallonie-Bruxelles.»
8. «Votre fils, il fait le Tour de France ?»«C'est une question qu'on pose souvent à mes parents. Pas toujours évident d'expliquer qu'il y a plein d'autres courses que le Tour de France. Une autre question qui revient souvent est ''mais il fait quoi à part du vélo?''. C'est comme si on demandait à un joueur du Standard ce qu'il fait comme métier à côté du foot. (rires)»
9. L'image du cyclisme«Dans le grand public, le cyclisme est associé au dopage. Mais c'est aussi un des sports les plus contrôlés. Je suis contrôlé six ou sept fois par an en dehors des compétitions. En décembre, l'UCI a débarqué deux fois à la maison pour des contrôles sanguins et urinaires. Tout est mis en œuvre pour arrêter les tricheurs dans le milieu. Mais des tricheurs, il y en aura toujours, comme partout.
10. Son rêve dans le cyclisme «Je veux faire les meilleurs résultats possibles cette saison pour être encore sous contrat avec Wanty en 2017. J'espère que ma carrière est lancée dans le milieu professionnel.
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