Le musicien crisnéen Jérôme Mardaga fait revivre Jeronimo le temps d’une mini-tournée, qui démarre aux Deux Ours
Jérôme Mardaga, anciennement "Jeronimo", revisite en solo ses quatre albums pour quelques dates. Lancement aux Deux Ours.
- Publié le 07-06-2023 à 06h00
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Le musicien crisnéen Jérôme Mardaga (50 ans) a décidé de se faire plaisir en ressuscitant, le temps d’une mini-tournée, son groupe "Jeronimo", 20 ans après la sortie du premier album et 10 ans après la fin d’une aventure musicale qui avait connu un gros succès à l’époque, dans les bacs comme sur scène. Le leader, qui a ensuite fait carrière solo, propose une poignée de concerts en juin et en septembre, en guitare acoustique, seul sur scène pour revisiter le répertoire des quatre albums. Il donne le coup d’envoi ce vendredi 9 juin au pub culturel des Deux Ours à Modave (attention il ne reste que quelques places).
Quand l’envie de "ressusciter" Jeronimo a-t-elle germé ?
Ça remonte à 2022. J’ai donné trois concerts, très confidentiels, à la Rock’s Cool de Namur (NDLR: où il enseigne la guitare). Ils ont bien fonctionné, j’ai pris du plaisir et je me suis dit pourquoi pas programmer quelques dates: il y en aura quatre en juin et juillet et quelques dates en septembre.
Pourquoi 20 ans après ? Pourquoi maintenant ?
Mon dernier concert Jeronimo remontait à 2013. Et à la fin de l’aventure, j’avais plutôt gardé en tête les mauvais souvenirs. Depuis, j’étais resté sur ce sentiment, ce malaise. Puis Jeronimo était devenu un épisode parmi plein d’autres. Je n’avais d’ailleurs jamais plus écouté les albums. Et puis pour cette idée prestations intimistes, je me suis replongé dans le répertoire et j’ai pris beaucoup de plaisir à reprendre ma guitare, à redéchiffrer les morceaux, à les revisiter… Les bons souvenirs ont émergé et m’ont poussé à revenir sur scène avec tout ça, pour clôturer cette page avec laquelle je suis désormais en paix, pour laquelle j’ai beaucoup de tendresse. Cette mini-tournée était latente, a pris le temps d’émerger en moi.
Vous serez en solo sur scène, avec votre guitare électrique. Vous n’avez pas voulu "recréer" le groupe ?
Oui, j’y vais tout seul. Je dois beaucoup aux musiciens qui m’ont accompagné durant les quatre albums. Mais logistiquement, c’était compliqué de les faire revenir, d’envisager des répétitions. Et puis je voulais garder l’authenticité de la démarche, un concert au naturel, sans chichi. J’ai aussi constaté qu’avec un micro, ma guitare, les paroles et mon timbre de voix fluet, l’univers Jeronimo revenait tout de suite. Et même si je me suis réapproprié certains morceaux avec des arrangements complètement différents de la version originale, on ne doit pas tendre l’oreille pour reconnaître le répertoire.
Sur scène, ce sera donc plaisir et lâcher prise ?
Complètement. Je n’ai pas fait de set-list figée, pas de fil rouge, pas d’ordre chronologique. J’irai au feeling. Une chose est sûre: je revisite un peu tout le répertoire, en puisant dans les quatre albums. Pendant le concert, je papote toujours un peu aussi…
Comment avez-vous choisi les salles ?
Après les concerts intimistes à Namur, j’avais eu pas mal de retours, de demandes de programmateurs mais j’allais être papa, j’ai laissé tout ça de côté. Une fois que tout s’est concrétisé, j’ai recontacté ceux qui avaient porté un intérêt. Je démarre par les Deux Ours car depuis le début, c’est un endroit et une personne (NDLR: Fred Macquet) que j’apprécie. Je l’avais mis au courant de mon envie dès le début et il était emballé de me programmer. Aux Deux Ours, je me sens bien, c’est parfait pour me rassurer, pour me lancer.
Qu’attendez-vous de ces concerts, de ce retour aux sources ?
Je n’attends rien d’autre que le plaisir de jouer et de chanter, de revivre ce répertoire, en toute décontraction, sans nostalgie. C’est dans ma philosophie aujourd’hui: j’arrête d’attendre les choses. C’est une leçon que j’ai apprise il y a quelques années: faire de la musique pour la musique, pour moi, sans ambition, ni calcul. Ça n’a pas toujours été le cas… Quand la pièce est tombée, ça a été libérateur.
Au vu des réservations, on voit qu’il y a encore un public Jeronimo. Ça vous étonne ?
Je suis content de voir que ces concerts intéressent le public, qu’il est toujours attaché à ce projet. C’est précieux de savoir que nos morceaux se sont frayé un chemin dans le cœur des gens. On ne s’en rend pas toujours compte. Et ça veut dire, quelque part, que la mission est accomplie. C’est le happy-ending de cette histoire. Jeronimo se termine de la plus belle des façons…
Un happy-end, ça signifie que le come-back de Jeronimo est un one-shot ?
Je ne sais pas si c’est la fin. Mais sans doute. Ce n’est pas au programme en tout cas. Depuis un moment, je ne me projette plus. Je fais les choses quand elles se présentent, à l’instinct plus qu’à la raison. Je n’ai pas de plan. On verra. Mais je suis sur beaucoup d’autres projets musicaux.
L’aventure Jeronimo, ce n’est que la partie visible de l’iceberg dans votre carrière…
Jeronimo a été une partie importante de mon parcours musical, pas dans le temps car j’ai joué dans de nombreuses autres formations et projets, mais dans l’intensité et l’impact. Cette aventure de dix ans a conditionné beaucoup de choses, a rayonné, a ouvert des portes, parfois inattendues. C’est le projet qui a le mieux marché au niveau visibilité. Ça reste une page importante et formatrice. Un apprentissage à la fois rude et enrichissant, ça va de pair bien souvent. Cinq ans après la fin de Jeronimo, je ne comprenais pas pourquoi, mais on m’associait encore à ce pseudonyme.
Aujourd’hui, quels sont vos projets musicaux ?
Je suis beaucoup occupé avec mon projet Thamel pour lequel je sors des morceaux régulièrement. Là, j’attends la sortie du dernier album, qui est tout prêt. J’ai pas mal d’autres albums en attente de sortie comme celui avec Catherine Graindorge, celui avec mon groupe "Everyone is guilty" et celui avec le countryman Slim Cessna, rencontré à Denver. Avec le groupe "Bandits", où je joue de la basse, on lance aussi un spectacle pour enfants sur la musique western, avec un album à la clé. Il me tarde de voir aboutir tout ça car on est dans l’attente depuis un moment. Dans l’industrie musicale, on sent encore l’effet post-covid. Le coup d’arrêt est prolongé et tout tourne au ralenti en termes de production musicale. On attend son tour…
La scène vous manque alors ?
Oui. Car je sors de cinq projets différents, de longues périodes d’enregistrements, de studio… J’aspire à une seule chose: monter sur scène et partager avec le public.
Concerts le 9 juin aux Deux Ours (Modave), le 15 juin à L’Os à Moelle (Bruxelles), le 23 juin au K-HOT Festival (Flémalle), le 24 juin à la Fête de la musique de Marchin, le 6 juillet au TBA. Les dates de septembre ne sont pas encore annoncées.