L’habillage des véhicules de police du Condroz ? Trop rapide et pas décidé en concertation
Le nouvel habillage des véhicules de la police du Condroz ne plaît pas à tous. Car il a été décidé trop vite et sans concertation. Et puis, "avec 26.000€, on sait faire beaucoup d’autres choses."
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Publié le 05-05-2023 à 20h00
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Il n’y a pas à dire, mais elles sont "flashy" les deux nouvelles camionnettes de la zone de police du Condroz. Marquées de carrés bleu et jaune fluo, elles ne passeront clairement pas inaperçues. Ce qui est, en soi, le but. Et si cet objectif est louable, il n’empêche que certains crissent des dents. Notamment au sein du SNPS, le Syndicat national du personnel de police et de sécurité, qui le fait savoir.
Le marquage Battenburg (c’est ainsi qu’il s’appelle), "je ne suis ni pour ni contre, note Fabrice Discry, délégué permanent SNPS. Je suis plutôt favorable d’une initiative qui assure la sécurité de notre personnel. Si on travaille sur la visibilité, cela ne me pose aucun problème." Et le syndicaliste de rappeler que ce nouvel habillage répond à une demande du ministre de l’Intérieur. Plusieurs zones de police sont en train de le tester. S’il répond aux attentes émises, l’habillage pourra alors être adopté par toutes les zones de police, tous leurs véhicules. Sauf que là, la décision n’est pas encore prise. L’arrêté royal n’est pas encore sorti. En d’autres mots, la zone de police du Condroz est allée trop vite en besogne. C’est en tout cas l’opinion du SNPS. "On est face à de la précipitation du chef de corps qui, en plus, n’a pas fait de concertation préalable." En d’autres mots, le comité de concertation de base, qui réunit policiers, syndicalistes et politiques, n’a pas étudié la question. "Je l’ai demandé à plusieurs reprises mais sans succès. C’est un manque de respect des partenaires sociaux."
Encore une fois, le syndicaliste n’est pas opposé à augmenter la visibilité du personnel lorsqu’il est en mission, sur les routes. Mais déjà, il faudrait équiper les policiers. "Certains ne reçoivent pas les pantalons, les chaussures ou encore les vestes de circulation. Là, on a dépensé 26.000€ pour équiper ces véhicules alors qu’avec cet argent, on aurait pu équiper les hommes." Donc, la zone de police du Condroz a anticipé une décision qui n’a pas encore été prise, qui pourrait évoluer et, en plus, elle n’a pas réuni son Comité de concertation de base pour en discuter.
Autre chose qui chiffonne le délégué permanent Fabrice Discry, c’est l’état des bâtiments occupés par la zone de police de Condroz. Et là aussi, les 26.000€ de l’habillage des véhicules auraient bien été utiles. Ainsi, "le bâtiment de Strée n’est pas aux normes ; le contrôle électrique quinquennal n’est pas conforme. La cabine à haute tension qui doit être vérifiée chaque année n’est pas non plus en ordre." Et d’évoquer les vestiaires du poste de Clavier "où les hommes et les femmes se changent dans un couloir", ou encore ceux d’Anthisnes qui sont situés dans la salle d’attente avec une porte vitrée. À Marchin ? "Les policiers sont dans un bocal de 4 mètres sur 4. Ce ne sont pas des conditions pour une police du 21e siècle."
Alors oui pour sécuriser les policiers dans leur travail mais là, c’est aller trop vite alors que l’identité de la police pourrait encore évoluer. En attendant, "avec 26.000€, on peut faire beaucoup de choses…"