Pour se souvenir des 88 réfugiés juifs morts après avoir été détenus dans le camp de Marchin
Le centre culturel Oyou, avec ses partenaires, lance son projet "Une œuvre pour la mémoire", destiné à mettre en lumière l’histoire de l’ancien camp de réfugiés de Marchin. Premier acte ce vendredi avec une conférence.
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Publié le 25-05-2023 à 19h00
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Un camp de réfugiés devenu camp de détention pour les juifs a marqué la vie marchinoise, à l’heure de la Seconde Guerre mondiale. Une histoire méconnue que le centre culturel Oyou aspire à mettre en lumière, via son projet "Une œuvre pour la mémoire".
Et pour ça, il organise un programme d’initiatives qui se déclinera sur plusieurs mois, en collaboration avec l’athénée royal Prince Baudouin, le Cercle royal d’histoire et de folklore de Marchin, le PAC Huy-Waremme et la Commune de Marchin via le service Seniors et Égalité des chances, le Plan de cohésion sociale ainsi que le CPAS.
"L’idée, c’est de mettre sur pied un projet citoyen, participatif et démocratique, en vue de commémorer le camp de détention juif de Marchin, explique Anne Stelmes, l’animatrice responsable du projet. Cette histoire a fait l’objet d’une recherche historique il y a quelques années et on veut la faire connaître. Car on estime important pour les générations à venir de rappeler cette histoire-là."
Mais quelle histoire exactement ? Celle des réfugiés juifs d’Allemagne qui avaient été accueillis en 1939 dans le camp de réfugiés marchinois – installé dans l’ancien château du Fourneau – fuyant les persécutions du régime nazi, avant d’y être détenus de force par les autorités marchinoises lorsque les nazis sont arrivés en Belgique.
"Avant, le camp accueillait régulièrement des réfugiés espagnols. Autant les Espagnols étaient bien traités, autant les juifs baignaient dans un contexte bien plus hostile. On leur avait notamment pris leurs papiers. C’est lors de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie que les autorités ont décidé d’enfermer les juifs. Certains ont réussi à s’échapper vers la France mais 88 d’entre eux ont été déportés vers Aushwitz-Birkenau et y ont péri."
Une conférence ce vendredi
Ce travail de recherche, il a été réalisé par le Marchinois Jean-Pierre Callens, ancien professeur de français. "Il faisait des recherches sur le camp de Marneffe quand il a découvert, par hasard, des correspondances échangées entre le camp de Marneffe et celui de Marchin. C’est de là que sont parties ses recherches sur le camp de Marchin", qui ont donné lieu à la rédaction d’un ouvrage historique: Les réfugiés juifs au camp de Marchin, édité en 2015.
Le Marchinois viendra d’ailleurs présenter une conférence sur cette histoire ce vendredi, à la Maison des solidarités, inspiré de son ouvrage. À noter que dans le cadre du projet "Une œuvre pour la mémoire", le centre culturel Oyou aimerait rééditer le livre de Jean-Pierre Callens. "On ne le trouve plus que dans les bibliothèques, dont celle de Marchin."
La conférence se tiendra ce vendredi, à la Maison des solidarités (place de Belle-Maison, 14), de 18 à 23 h. Et c’est gratuit.