Dans l’intime avec le cirque Aïtal
Expérience circassienne à vivre. Samedi, à Latitude 50 de Marchin, "À ciel ouvert" du cirque Aïtal était à voir. Seule limite ici, le ciel.
Publié le 22-05-2023 à 06h00
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Allant sur l’étroit sentier d’une parole simple, presque oubliée, le cirque Aïtal pose ses bagages dans l’intime de son foyer, campement fait de bric et de broc. Et il nous y invite par la petite porte. Ce samedi, la compagnie était à Latitude 50, à Marchin, et reviendra le week-end prochain.
À considérer comme une expérience à vivre et donc à ressentir, À ciel ouvert, nouvelle proposition du duo Victor Cathala et Kati Pikkarainen, ouvre sur l’immense et le particulier en silence ou avec fracas. Ici, tout est simple, authentique. Le ciel reste leur unique limite ; la terre, un ancrage peu probable qui pourtant réenchante le monde.
Il y a le tout et il y a le rien. Le jour, la nuit et un entre-deux où la vie se consume telle un brasero. Il y a ce qu’on devine derrière les fenêtres, ce qu’on voit, ce qu’on partage et toutes ces choses-là qui n’ont pour nom que celui qu’on veut bien leur donner.
La musique est celle des oiseaux, ceux du ciel et de la terre, qu’accompagnent Helmut Nünning et Hugo Piris avec violon, contrebasse ou violoncelle.
Il n’y a pas de narration, seulement cette parole simple qu’on peut comprendre comme étant une déclaration d’amour au cirque, à ses joies, ses peines. Un hommage rendu à la sueur des hommes et des femmes qui lui consacrent leur vie.
En porté acrobatique, à la petite bascule, en pole dance, tout ici reste poésie de l’éphémère, sans rime, sans vers mais avec poésie quand même. Celle qui se place au bord d’une écriture lisible de tous car nous appelant encore par notre prénom d’enfance.
La scène est faite d’herbe, parsemée de plumes et de foin, entourée de vieilles caravanes et d’auvents où vont et viennent librement poules, canards et pigeons. C’est foutraque, archaïque, burlesque et pourtant plein de sens, comme un retour nécessaire à l’origine de leur travail qui détermine leur relation au monde. Et au doux milieu de tout ça, comme la vie peut être belle. Car À ciel ouvert, c’est une danse qui laisse entrer la lumière et la poussière des chemins où ces hommes et ces femmes ont laissé l’empreinte de leurs pas. Là, dans un sillage sans fin puisque tout est toujours à recommencer.
"À ciel ouvert" sera encore joué les 25, 26 et 27 mai prochains. Projection du film "En équilibre", le dimanche 28 mai à 17 h, dans le cirque de latitude 50.