Le site d’Arcelor à Marchin sera reconverti, mais en quoi?
Le site d’ArcelorMittal sera reconverti. Son futur n’est pas encore dessiné mais il aura un avenir. Avec la Région wallonne aux commandes, aux côtés de tout Huy-Waremme.
Publié le 31-01-2022 à 15h19
Un atelier de décors du Théâtre national, un site pour du karting, le futur centre opérationnel de Resa, une entreprise de construction de drones,… Les projets de reconversion du site d’ArcelorMittal, à Marchin, ne manquent pas. L’Agence de développement local marchinoise en a listé ainsi 22. Autant de projets qui devront être étudiés, amendés, recalés même… comme l’a déjà été celui de centre de production de cannabis thérapeutique.
Il y a un réel potentiel
Le site marchinois d’ArcelorMittal n’est pas totalement abandonné. HP5 est ainsi toujours en activités. Un large espace de 3,8 hectares est cependant aujourd’hui abandonné de toute activité industrielle. Que personne ne veut laisser à l’état de friche industrielle trop longtemps d’ailleurs…
Et ce matin, le ministre hutois Christophe Collignon a fait visiter le site à son homologue en charge de l’économie, Willy Borsus. La raison? Pour le convaincre, si besoin était encore, de l’intérêt de reconvertir ce site industriel qui a marqué le passé de la vallée du Hoyoux.
"Rien ne remplace une visite concrète, expliquait ainsi Christophe Collignon. On souhaite attirer l'attention sur le fait qu'il y a du potentiel avec les grands halls industriels. On s'est ainsi rendu compte qu'a priori, le site ne nécessitait pas trop d'assainissement. Il est encore en bon état. Il est important, pour la région, qu'on puisse réinvestir les lieux. Il y a des demandes économiques, des projets, des idées. Il faut mettre le focus sur ce lieu."
Le futur de ce site tient naturellement à cœur au président de l'opérateur de développement économique qu'est Meuse-Condroz-Hesbaye, le Marchinois Éric Lomba. "Il ne faut pas qu'on soit le petit Poucet d'Arcelor", face à d'autres sites sans plus d'activité industrielle, à Liège notamment. "On n'est pas propriétaires du site mais on le connaît. On est persuadé que le site peut être un moteur de redéploiement post-nucléaire. On doit se retrousser les manches pour créer cette économie de demain."
«C’est une partie de notre passé»
Et le ministre Willy Borsus a apprécié la visite. "Mon impression personnelle? Il y a une forme d'émotion quand on va voir de tels sites industriels dont l'activité a été arrêtée. C'est une partie de notre passé, de nos racines wallonnes. On ressent vraiment ce qu'a été le travail de ces hommes et femmes qui ont vécu une partie de leur vie là."
Outre cette émotion, le ministre, vice-président de la Région wallonne, a aussi capté l'intérêt de continuer à faire vivre ce site de 3,8 hectares. Il en est convaincu, le gouvernement wallon l'est aussi qui s'est fixé "des ambitions très fortes" dans un accord sur la reconversion de sites industriels désaffectés "même si Marchin ne l'est pas encore tout à fait", note Willy Borsus. Si certains sites industriels ont déjà décroché un permis de déconstruction, ce n'est pas encore le cas à Marchin. D'ailleurs, ArcelorMittal est toujours propriétaire du site. Avec une particularité, pour le site de Marchin: "On a des milliers de m2 qui sont des halls encore en bon état." Là, "il est temps de pouvoir activer le dossier de Marchin." Avec, déjà, un achat du site qui passera par la Région wallonne. La partie toujours en activités resterait la propriété d'ArcelorMittal.
Pour le reste, c'est un travail de reconversion de longue haleine. "Notre intention est d'avancer, de se fixer certains objectifs, voir vers quoi on pourrait tendre, comment et avec quel levier", poursuit Willy Borsus.
Pas encore d’échéance
Ce qu'on y fera? "C'est trop tôt pour dire quoi, reconnaît Willy Borsus. L'idée, c'est que la Région wallonne, via ses outils financiers, interviendra comme acquéreuse. Mais la Région wallonne acquiert avec un projet, des perspectives. Le but, c'est qu'elle soit l'instrument. Qu'elle organise la transaction, la reconversion." Et la Région wallonne est prête à jouer ce rôle.
L'échéance? Difficile de la donner alors que le site appartient toujours à ArcelorMittal. "Les contacts avec Arcelor sont bons mais c'est un processus complexe. Il nous faut déjà faire une évaluation du sol, de son ampleur, de sa nature", voir aussi s'il nécessite une dépollution. Et puis, il faudra réfléchir au meilleur futur pour le site marchinois avec l'ULg, avec MCH, avec tous les acteurs prêts à s'y investir.