Thierry Cayman: de la BD à la peinture, parce que c’est ce qu’il veut et quand il veut
Ancien dessinateur de BD, l’artiste marchinois Thierry Cayman est aujourd’hui peintre et illustrateur. Il va exposer à Andenne.
Publié le 08-08-2021 à 18h03
Le peintre et illustrateur marchinois Thierry Cayman est né et a grandi à Bruxelles. «Je dessine depuis tout petit, se remémore-t-il. C'est tout naturellement que je me suis tourné vers la BD.» Il est d'abord entré aux éditions du Lombard, où il a notamment travaillé sur la série Sylvain de Rochefort. Il a par la suite dessiné des albums des séries Godefroid de Bouillon (Lefrancq), S.T.A.R. (Casterman) et Jhen (Casterman).
Et puis, vers 2011, il a décidé d'arrêter la BD. «Avec la BD, je ne créais rien, je suivais les idées d'un scénariste. Au contraire, un dessin ou une peinture suffisent à raconter toute une histoire.»
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/IH5SR6L2QFHXXKZ476OTVF73YM.jpg 480w,https://www.lavenir.net/resizer/-f2NZVlHlsgH3fCGYzyrnjJDFtc=/768x540/smart/filters:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/IH5SR6L2QFHXXKZ476OTVF73YM.jpg 768w)
Ce changement de carrière lui a permis de s'essayer à de nouveaux modes d'expression. «J'ai fait de la peinture à l'huile, mais j'ai dû pas mal me chercher et explorer différents courants avant de véritablement trouver mon style. En effet, il n'y a que deux ou trois ans que j'en ai un.»
«La BD, ça m’asphyxierait»
S'il ne sait pas encore quels seront ses prochains projets, l'artiste marchinois a bien l'une ou l'autre idée en tête. «J'aimerais bien illustrer des textes d'auteurs romantiques du XIXe siècle, comme par exemple Baudelaire, Verlaine ou Byron. Mais il n'y a encore rien de très précis, c'est juste une idée.»
Et refaire un jour de la BD? «Je ne crois pas que je saurais. Je pense que ça m'asphyxierait. J'ai récemment animé un stage de BD au Grain d'Art (NDLR: à Antheit). Ca m'a plu, mais je ne me vois pas retravailler un jour dans le milieu.» En effet, il ne saurait pas se soumettre à nouveaux à ces vieilles contraintes.
Bref, depuis que Thierry Cayman ne travaille plus dans la BD, il fait ce qu’il veut quand il en a envie. Et c’est très bien comme ça.
Une exposition à Andenne
À noter qu'il exposera bientôt à Andenne. «L'exposition se déroulera chez Atomik Strip, expose sa compagne, Nathalie. Elle débutera en octobre ou en novembre, dès que le magasin aura ouvert ses nouveaux locaux.» L'exposition durera un mois.
Une date
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5GJKLSR2KRH33CM3H5KD3VV35M.jpg 480w,https://www.lavenir.net/resizer/fC1XRLYh7yDyTG-_3Mj2V3JpEzc=/768x609/smart/filters:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5GJKLSR2KRH33CM3H5KD3VV35M.jpg 768w)
«Je rêvais être auteur de BD. Ma première publication dans le journal de Tintin m’a donc marqué. C’était en 1985, j’avais 23 ans. Le récit portait sur l’histoire vraie de l’étrange maison Winchester. Une fois monsieur Winchester, le fameux inventeur de la carabine, décédé, sa femme, sur les conseils d’une voyante, a décidé de perpétuellement agrandir sa maison pour que l’âme de son mari ne puisse pas trouver la sortie et ne la quitte jamais.»
Un lieu
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/77TKR5H4NNAXXP4TFJHHZVVSHA.jpg 480w,https://www.lavenir.net/resizer/4U62oXB1oanWwvb8Yyct5TLemzk=/768x512/smart/filters:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/77TKR5H4NNAXXP4TFJHHZVVSHA.jpg 768w)
«Déjà tout petit, le château de Bouillon m’a marqué. J’ai d’ailleurs eu la chance de travailler dessus avec Claude Rappé dans le cadre de la BD Godefroy de Bouillon. J’y allais tous les ans avec mes parents et mes grands-parents quand j’étais petit. C’est un lieu magique. Je me souviens avoir déjà été dedans par temps d’orage. Je devais avoir entre 5 et 7 ans. L’ambiance était à la fois pétrifiante et géniale. J’étais fasciné par ce spectacle.»
Une œuvre
«Il s’agit d’une œuvre de Magritte. C’est une peinture qui représente un château sur un rocher qui flotte au-dessus de la mer. C’est une de ses plus grandes toiles. Elle lui avait été commandée par un riche Américain. Depuis que je suis tout gamin, Magritte est le peintre qui m’a le plus marqué. C’est un surréaliste, qui travaillait avec les mots pour créer ses peintures. J’aime beaucoup ce côté onirique, très présent chez lui.»
Une rencontre
«J’ai été marqué par ma rencontre avec Jean Giraud, alias Moebius. Il était dessinateur de BD et a été une de mes plus grandes influences, et même une idole. Je venais de démarrer ma carrière de dessinateur de BD. Je l’ai vu à une exposition organisée par un ami qui avait travaillé avec Giraud. Je n’osais pas aller lui parler. C’est donc mon ami qui a dû me tirer jusqu’à lui pour qu’on commence à discuter. J’ai été marqué par sa gentillesse et son humilité.»
Dossiers