Les pharmaciens pourraient aussi être autorisés à vacciner contre la grippe dès le mois d’octobre
Un nouveau projet de loi vise à permettre aux pharmaciens de vacciner aussi contre la grippe. Mais les médecins ont déposé un recours.
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- Publié le 18-09-2023 à 20h35
- Mis à jour le 18-09-2023 à 20h37
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Ça fait déjà un moment qu’ils peuvent vacciner contre le Covid-19. Dès le mois d’octobre, les pharmaciens pourraient aussi recevoir l’autorisation de vacciner leurs clients contre la grippe, si le projet de loi du cabinet du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, passe. Mais rien n’est encore certain puisque cette proposition de loi fait actuellement l’objet d’un recours de la part des médecins, qui estiment que c’est leur travail d’inoculer des vaccins. "L’an dernier, on recevait l’autorisation de vacciner contre le Covid. Aujourd’hui, le gouvernement veut étendre cette autorisation à la grippe", informe le pharmacien donceelois Philippe Mordant, qui précise toutefois que l’idée n’est pas de se substituer aux médecins. Il ajoute également que "seuls les pharmaciens agréés et qui ont reçu les formations pourront le faire".
Mais les médecins ne sont pas tout à fait du même avis. "Personnellement, je suis mitigé, confie le docteur Patrick Quinet, médecin hutois auparavant coordinateur des centres de vaccination anti-Covid en cité mosane. A priori, le fait que les pharmaciens injectent, ce n’est pas un problème puisque ce n’est pas si compliqué en soi." Mais vacciner, toujours selon le docteur, est une pratique qui demande un certain bagage médical et une bonne gestion des complications telles que des malaises, des chocs anaphylactiques… "Nous, médecins, nous avons les compétences et la pratique pour réagir mais aussi le matériel pour le faire le plus efficacement possible. On est habilité à appeler le SMUR et on sait comment agir le temps qu’il arrive."
Ce n’est pas tout puisque le rendez-vous pris par les patients chez leur docteur une fois par an pour recevoir le vaccin contre la grippe, c’est aussi l’occasion pour les médecins de prendre des nouvelles de ces derniers. "Il y a des patients qu’on ne voit qu’une ou deux fois l’an, dans le cadre notamment de la campagne de vaccination antigrippe. C’est l’occasion de faire un bilan de leur santé et de nous pencher sur des choses moins urgentes qui pourraient nous échapper autrement. C’est l’occasion de faire de la consultation préventive, en somme." C’est d’ailleurs ce qui "embête le plus" le Hutois, selon ses propres mots. "Si je perds le vaccin pour la grippe, il y a un certain nombre de mes patients que je ne verrai plus qu’une fois l’an, voire plus du tout."
Pour l’AViQ, "c’est une bonne chose"
C’est le 27 septembre qu’on saura si le projet de loi passe, ou non. "Si la vaccination contre la grippe tend à s’ouvrir aux pharmaciens, c’est parce qu’il est préconisé par le Conseil supérieur de la santé, qui dit que faire les deux vaccins dans une même phase de vaccination, et donc au même moment, est préférable", explique la porte-parole de l’AViQ (Agence pour une vie de qualité), Lara Kotlar. Elle précise aussi que l’agence voit d’un bon œil la vaccination contre la grippe par les pharmaciens. "Pour nous, c’est une bonne chose."
La campagne de vaccination contre la grippe commencera dans le courant du mois d’octobre. Et ceux qui sont tout spécialement invités à aller se faire piquer, comme pour le Covid, sont le personnel soignant, les personnes fragiles, immunodéprimées ou encore souffrant de comorbidités… Et ce même si la vaccination est ouverte à tous. "Comme pour le Covid, le vaccin garantit de limiter l’apparition de formes graves de la maladie, pas de ne pas l’attraper."