L’aide médicale urgente (112) en région hutoise vouée à disparaître ?
Le poste d’aide médicale urgente (AMU) d’Ampsin est toujours en sursis et la situation inquiète la Ville de Huy. Sans accord et sans financements suffisants, l’arrêt définitif du service pourrait être programmé d’ici peu.
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Publié le 12-05-2023 à 07h00 - Mis à jour le 12-05-2023 à 08h57
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Le 112 n’est pas rentable dans certaines régions. C’est le cas de Libramont et d’Ampsin. Et c’est donc la panique à bord pour le bourgmestre f.f. de la Ville de Huy, Éric Dosogne, qui a envoyé au ministre de la Santé, Franck Vandenbroucke, un courrier pour s’inquiéter de la situation de la Croix-Rouge et du devenir de l’aide médicale urgente (AMU) en région hutoise. Rappel de la situation.
En octobre 2022, la direction de la Croix-Rouge Humanitaire avait fait savoir qu’elle mettait un terme aux départs du 112 le 31 décembre dernier. Un coup dur qui avait poussé les syndicats, les dix salariés et la dizaine de volontaires à opérer un mouvement de grève. Une action qui s’était finalement soldée par un sursis moratoire d’un an sur les deux centres de secours après de longues négociations.
Aujourd’hui où en est-on ? Pas beaucoup plus loin… "Sur base des dernières déclarations des responsables de la Croix-Rouge, le refinancement AMU de 2023 ne sera pas suffisant pour couvrir le départ de l’ambulance du poste d’Ampsin", confie Éric Dosogne. Conséquences ? "La Croix-Rouge n’aura guère d’autre choix que de proposer au conseil d’administration d’arrêter définitivement ce départ dès le 1er janvier 2024."
Une situation préjudiciable pour la région hutoise qui ne sera donc plus couverte par les services du 112 et ce qui mettra donc à mal tout le secteur de l’aide médicale urgente. "Par ailleurs, ce déforcement local se répercutera directement aux autres zones de secours, puisqu’il engendrera automatiquement, selon les règles de l’AMU, l’envoi de leurs ambulances sur notre secteur, ajoute le mayeur f.f. hutois. Je sollicite donc l’intervention du ministre pour qu’une solution soit trouvée dans les meilleurs délais, car il en va de la sécurité de tous les citoyens de la région hutoise." Actuellement, sur la zone Hemeco, un départ est organisé 24 h/24 à Huy et un de jour. Il y en a également un de jour sur Hamoir et 24 h/24 à Ampsin. Avec l’arrêt de ce dernier poste d’aide médicale urgente, l’impact sera directement répercuté vers la zone de secours. Un fameux pas en arrière donc puisque les départs 112 étaient organisés de cette façon pour décharger les pompiers de la zone Hemeco qui ne pouvaient répondre à la demande en aide médicale urgente.
Les Communes vont-elles devoir mettre la main à la poche ?
Du côté de la Croix-Rouge, on arrondit les angles. Rien n’est décidé et des solutions peuvent encore être trouvées. "Notre volonté est de maintenir les départs ouverts à Ampsin et à Libramont, assure Nancy Ferroni, porte-parole de la Croix-Rouge. Nous avons d’ailleurs prévu une réunion le mois prochain avec le bourgmestre pour discuter et trouver un terrain d’entente afin de maintenir ce service." Un soutien financier à l’ordre du jour, donc. "Nous travaillons dans un même objectif avec la Croix-Rouge mais ce n’est pas aux Communes de remédier aux pertes. Ça suffit, insiste Éric Dosogne. On a une subvention annuelle avec un complément et l’intervention des particuliers pour financer ce service. Les pertes sont estimées à 700 000 € ce qui est énorme et on ne peut pas se permettre de perdre plus. Ce n’est pas à nous de couvrir le coût mais plutôt au fédéral."
"Hors de question d’accepter un sous-financement"
Au niveau du cabinet de Frank Vandenbroucke, on informe que la situation n’a pas évolué. Avec l’aide du Conseil national des secours médicaux d’urgence, le ministre de la Santé prépare un dossier pour demander un refinancement. Mais rien n’est encore fait et aucun élément concret n’est encore sur la table. Du côté du fédéral, la question inquiète également nos députés. "Je vais m’emparer du dossier et interpeller rapidement le ministre sur le sujet car il est tout à fait hors de question d’accepter un sous-financement de nos services publics, réagit Samuel Cogolati. C ’est une question de santé publique qui est vitale pour tout l’arrondissement de Huy-Waremme. Il s’agit d’un service de base qu’on doit être en mesure d’assurer et non un luxe. Il est temps d’agir de concert avec les autorités communales également."