La famille du Polonais retrouvé mort fin mars dans le parking du Batta, à Huy, veut comprendre
Fin mars, un Polonais était retrouvé mort dans le parking du Shopping Batta. Sa famille parle d’un "gâchis" dans les jours qui ont suivi.
Publié le 12-05-2023 à 17h04 - Mis à jour le 12-05-2023 à 22h55
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Le mardi 28 mars au matin, un usager du parking souterrain du Batta, à Huy, faisait une macabre découverte. Dans un coin, un corps. Celui d’un homme qui traînait régulièrement dans le centre de la ville. Plus tard, on apprendra qu’il s’agissait de Lukasz Feliczak, un Polonais de 42 ans. Le médecin appelé sur place a conclu à une mort naturelle, mais la famille du défunt n’apprécie pas comment les choses ont été gérées dans les jours qui ont suivi. "Lukasz a quitté la Pologne en juillet-août 2022, raconte Lucyna Przybylska, sa belle-sœur. Alors qu’il vivait encore à Srem, un Polonais lui a proposé un emploi en tant qu’entrepreneur: il allait avoir sa propre entreprise de construction en Belgique. Quand il a parlé à une de ses sœurs début mars, il a dit qu’il était content de son travail et de gagner beaucoup d’argent: il avait même des économies qu’il voulait transférer sur le compte de sa sœur."
La belle-sœur de Lukasz raconte aussi qu’il avait fait le voyage parce qu’il n’avait plus vraiment d’attaches en Pologne. Il s’était séparé de sa femme et n’avait plus que très peu de contacts avec ses trois fils "car à un moment de sa vie, il s’est perdu et a choisi l’alcool".
"Nous n’avons pas pu déclarer ce que nous voulions"
Le lundi 3 avril, après avoir identifié le corps du Polonais, la police a appelé la famille pour l’avertir de la nouvelle. "Le lendemain, on a appelé le consulat, qui n’était pas au courant, et on a engagé de suite une entreprise de pompes funèbres en Pologne pour ramener le corps de Lukasz. L’entreprise a commencé à travailler de suite mais la Ville de Huy n’a pas voulu leur parler." Entre-temps, le Polonais avait été enterré comme indigent. Le 12 avril, le consulat a néanmoins reçu un mail de la Ville de Huy, qui autorisait l’exhumation à condition que la famille paie tous les frais engendrés depuis la découverte du corps. "Nous voulons que ce soit fait aux frais de la Commune car il a été enterré le jour où nous avons été informés de son décès, sans que nous ayons pu déclarer ce que nous voulions. Mais nous avons quand même dû payer pour obtenir le permis d’exhumation…"
Le corps a été exhumé et rapatrié
L’exhumation du corps a finalement eu lieu début mai. Le corps a ensuite été incinéré et les cendres sont désormais dans la famille, en Pologne. "Oui, ses cendres sont avec nous mais nous essayons d’accepter le fait que nous n’avons même pas pu l’identifier, se désole sa belle-sœur. En raison du mode d’inhumation et de la lenteur de la Commune, son corps était dans un tel état de décomposition, enterré dans un sac plastique hermétiquement fermé, dans un pseudo-cercueil qui s’est effondré juste après avoir été déterré, que le fonctionnaire de la Commune a interdit l’identification. Où est le respect pour les morts ? Où est le droit à une sépulture digne ? Aujourd’hui, notre cœur hurle, la tête combat des pensées insupportables et l’esprit cherche la logique. Et nous ne voulons pas laisser les choses comme ça pour ses trois fils et ses sept frères et sœurs."
Au nom de toute la famille de Lukasz, Lucyna Przybylska, qui se pose aussi des questions sur la mort proprement dite de son beau-frère, voudrait "le remboursement de toutes les dépenses engagées dans ce gâchis".