Un homme vole dans une maison à Huy: "Ça avait l’air d’être un squat", se défend-il
Poursuivi pour vol avec effraction, un quadragénaire admet avoir emporté des objets mais pas d’avoir forcé la porte d’entrée.
- Publié le 19-04-2023 à 15h09
- Mis à jour le 19-04-2023 à 15h10
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Un homme de 48 ans, dont l’adresse de référence se situe au CPAS d’Andenne, devait s’expliquer ce mercredi matin devant le tribunal correctionnel hutois. Pour un vol avec effraction commis le 26 février, en début de nuit, à Huy. Mais s’il admet avoir emporté des objets (un étui à cigarettes et une balance de précision de bijoutier), il nie farouchement avoir forcé la porte de l’habitation pour y pénétrer. "J’étais de passage, je cherchais un abri pour la nuit. La porte de la maison était entrouverte, il n’y avait pas de lumière, la porte était vieille et ça avait l’air d’être un squat, explique-t-il à la juge. Sur le seuil, comme il faisait noir et que je ne voyais rien, j’ai marché sur quelque chose, je me suis baissé, je l’ai ramassé et je l’ai mis dans ma poche (il s’agissait de l’étui à cigarettes, NDLR) . Et la balance, je l’ai prise aussi sans savoir ce que c’était."
La police, alertée par l’occupant des lieux, arrive et cueille le prévenu devant la maison. Le Hutois explique avoir été réveillé par le bruit de sa porte qu’on forçait, qu’il est descendu dans la rue de suite, qu’il n’a vu personne et qu’en rentrant, il est tombé sur le prévenu… qui sortait de son salon. Il assure aussi que les objets volés se trouvaient dans la poche de sa veste, pendue au 1er étage.
À la juge qui le questionne à nouveau, le prévenu assure qu’il n’est pas rentré dans la maison, qu’il a même demandé aux policiers de relever ses empreintes pour les comparer à celles qu’on aurait pu retrouver sur la porte. "C’est quand même une fameuse coïncidence, que la porte de la maison ait été fracturée avant votre passage, non ?", insiste encore la juge. "C’est vraiment un hasard, je cherchais juste un abri", continue de soutenir le prévenu.
Contre 8 mois de prison, la défense demande la clémence
Pour la procureure de division, Brigitte Leroy, il n’y a aucun doute, "la version du prévenu est contraire aux éléments objectifs du dossier". Elle réclame une peine de 8 mois de prison pour le prévenu, en état de récidive légale et déjà condamné 12 fois "dont 10 fois pour des vols".
Pour l’avocat de la défense par contre, "les photos de la porte, qui est très délabrée, ne permettent pas de démontrer qu’il y a eu effraction. L’immeuble est en piteux état, le prévenu peut effectivement l’avoir confondu avec un squat. Pour moi, le vol avec effraction doit être requalifié en vol simple." Il a jouté que son client sollicitait la clémence du tribunal, "une peine de travail ou un sursis probatoire pour ce qui excède la détention préventive". Il a aussi noté que l’administrateur de biens du prévenu n’étant pas à la cause, la réclamation de la partie civile (3 000 € pour la porte et les objets volés) ne pouvait pas être prise en compte.
Jugement le 26 avril.