Une femme, commissaire de police ? Une première à la zone de Huy
Elle s’appelle Estelle André, elle est la première femme commissaire de police à Huy. Et elle sera en charge du plus gros service: l’intervention.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/C5UW44MZAZDA5MQD4KIFT7TEUE.jpg)
Publié le 16-03-2023 à 19h35 - Mis à jour le 17-03-2023 à 09h54
:focal(507x389:517x379)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3ZDHAKFJA5G77GLYIAJ7DGBEJQ.jpg)
Il est satisfait, le bourgmestre f.f. Éric Dosogne. Parce que la zone de police de Huy renforce ses effectifs. Parce qu’aussi elle confie son plus gros service, celui des interventions, à une femme. Une femme commissaire de police à Huy, "c’est une première et j’en suis content".
Estelle André – c’est elle – vient de prêter serment. Et là voilà désormais en charge d’un service qui, à lui seul, compte presque 50% de membres du corps opérationnel. "Entre 2017 et mon arrivée, c’est un service qui a été dirigé par intérim", explique le commissaire divisionnaire Jean-Marie Dradin, chef de corps de la zone de police de Huy. À la tête du service interventions, ça a pas mal tourné ces dernières années. "Je suis très content d’avoir un chef de service qui est prêt à s’y investir à 200%, poursuit le chef de corps. C’est le service le plus important de la zone de police de Huy. Et il a été augmenté de six membres depuis mon arrivée." Le service Interventions se charge notamment des patrouilles urgentes comme non urgentes, de l’accueil et des plaintes, des missions de prévention. Et "on va recommencer les patrouilles à pied ".
Une dame commissaire, c’est effectivement la première fois dans l’histoire de la police de Huy. "Déjà, on recrute rarement des commissaires. C’est la deuxième fois en 20 ans. Déjà ça, ça limite." Et aussi, encore faut-il qu’il y ait des candidates. "On n’a pas cherché à recruter une femme mais on a cherché le meilleur candidat. Et c’était une candidate." La nouvelle commissaire est nouvelle dans le métier mais "elle a un passé professionnel assez actif dans le privé. Elle va amener un regard nouveau sur l’organisation."
Un parcours aux expériences variées
Estelle André est âgée de 42 ans. Elle est originaire de Hannut mais vit aujourd’hui dans le Limbourg, juste au nord de Waremme. "J’ai travaillé dans le privé ainsi que dans le public", explique-t-elle. Clairement, la nouvelle cheffe du service Interventions a un passé professionnel très riche mais aussi très diversifié. Elle a ainsi commencé au CHU comme neuropsychologue en gériatrie. "Mais j’en ai fait le tour, c’était des tâches très récurrentes." La Hannutoise a alors décroché un emploi à la Fédération Wallonie-Bruxelles, à l’Adeps, où elle gérait la reconversion des sportifs. Un double projet, en fait, puisqu’elle devait aussi se charger de trouver des professeurs pour les sportifs de haut niveau, durant leur absence à l’université. "C’était très chouette." Mais du point de vue managérial, ça la bottait moins.
La toute nouvelle commissaire de police a pris un autre virage en devenant enseignante en promotion sociale, à Herstal. Puis, elle est devenue déléguée dans le domaine pharmaceutique tout en suivant des études, en horaire décalé: un master en sciences de gestion managériale. Et de là, elle a postulé pour entrer à la police, au sein des services administratifs, à Bruxelles-midi. Son envie ? Devenir commissaire. Elle est alors entrée à l’école des officiers où elle a étudié pendant deux ans.
Fameux parcours aux expériences vraiment différentes mais Estelle André y voit une qualité qu’elle a su développer. "Ça montre que je peux m’adapter dans n’importe quelle situation." Ce qui a plu dans sa candidature ? "Je suis motivée, je suis procédurière avec un côté humain. Et c’est ça qui était recherché pour l’Intervention."
Huy ? Elle connaît, même si "ce n’est pas ma ville de prédilection. Mais j’y ai fait des sorties. Et puis, en tant que déléguée, je venais dans les pharmacies hutoises car je couvrais toute la province de Liège. Je connais donc Huy, même si je dois apprendre les rues."
Là voilà désormais à la tête d’un service d’une trentaine de policiers. "C’est vrai que c’est déjà une grosse équipe. Mais je ne suis pas venue à la police pour ne pas me donner des défis", sourit-elle. Et elle ajoute: "Ce qui m’a le plus plu, c’est que je voulais me challenger. Ce qui me plaît aussi, c’est la vision du chef de corps. Car il veut encore plus de policiers sur le terrain." La police de Huy reste une petite zone, la commissaire pourra ainsi être sur le terrain tout en participant aux décisions stratégiques en étant à la direction. Une femme à la tête d’un service essentiellement masculin, pas un trop gros challenge ? "Je me suis occupée de sportifs de haut niveau. J’ai déjà géré des hommes et des caractères forts."