Laurent Baffie, tendre malgré lui, était au centre culturel de Huy
À Huy samedi soir, Laurent Baffie a montré sa façon de penser avec vulgarité et insolence pour mieux se rapprocher de son public.
Publié le 12-03-2023 à 14h00 - Mis à jour le 12-03-2023 à 14h01
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Qui aime bien châtie bien. Laurent Baffie, lui, aime son public. Et le fait savoir mais, à sa manière. C’est-à-dire, avec fracas et un langage on ne peut plus familier. Comprenez, injurieux, vulgaire et qui cède facilement à la grossièreté, au risque de choquer les bienséances et la pudeur. C’est donc en connaissance de cause qu’il fallait venir, samedi au centre culturel de Huy où le Français présentait son dernier spectacle "Laurent Baffie se pose des questions".
Insolent, culotté, arrogant, l’homme ici coche toutes les cases du personnage qui dérange par sa façon de titiller le public dans un face-à-face pour lequel il ose se prêter au jeu. C’est qu’il en faut de la répartie et de l’audace pour ainsi tenir en joue, et en joute verbale, quiconque se trouve sur son passage. Un exercice d’improvisation auquel se complaît l’humoriste qui s’en va zigzaguer dans les rangées à la recherche de celui ou celle qui deviendra sa tête de Turc. Autant écrire que ça passe ou ça casse avec un niveau de langage qu’on situe facilement en dessous de la ceinture.
Et pourtant, tout n’est pas à jeter dans le propos de Laurent Baffie qui, si son système de fonctionnement reste celui de la répartie avec toute la vulgarité qu’on lui reconnaît, n’en est pas pour autant un homme dénué de sensibilité et de sens. En témoignent des questions qui trouvent leur originalité dans des jeux de mots intelligents et bien placés qui tournent autour de sujets tels que la famille, les métiers, la religion, la philosophie ou encore, le sexe.
Issu de son livre "500 questions que personne ne se pose", le spectacle – interdit aux moins de 16 ans – a l’art de communiquer les choses en disant leur contraire pour en rire, forcément. C’est là la matière première de ce stand-up et son originalité qui, à travers toute question embarrassante, restitue l’humain dans toute sa complexité. Et le public en rit. Car, bien que dérangeant et potache, Laurent Baffie reste un homme tendre malgré lui avec, au centre de son spectacle, l’humain qui reste une priorité naturelle. N’en déplaise à Marie-Jeanne, sacrifiée le spectacle durant.
Il y a donc matière à réflexion dans le propos de Laurent Baffie avec cette question de savoir si c’est le langage qui, chez lui, fait l’homme ou bien sa propension à aimer l’humain à la manière de ces petites gens qu’on dit issus des quartiers populaires.