Vol avec effraction à La Tour Colombes, il remet la faute sur son "ami imaginaire"
Les caméras de surveillance l’ont filmé, les policiers l’ont interpellé pour vol avec effraction mais le prévenu a nié les faits.
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Publié le 09-03-2023 à 15h03
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"C’est pas moi, c’est lui", voilà la ligne de défense de Maxime (nom d’emprunt) accusé de vol avec effraction au sein de l’établissement horeca La Tour des Colombes à Huy. Le 6 janvier 2023, le prévenu de 38 ans s’était rendu dans le restaurant avec son ami imaginaire. "Je devais rejoindre cet ami car il me devait de l’argent. On se rendait parfois à cet endroit pour fumer du cannabis ou prendre de la cocaïne parce que c’est discret. C’est lui qui a volé mais c’est moi qui me suis fait prendre, justifie-t-il devant le tribunal correctionnel. Je n’étais pas là quand il a cassé la vitre pour rentrer et quand je suis arrivé, l’alarme était déjà enclenchée. Je me suis dit que c’était une sonnerie d’un autre bâtiment." Une version qui ne corrobore pas les faits. La scène a été filmée par les caméras de surveillance installées à l’intérieur du bâtiment. Sur les images, on aperçoit seulement un homme de la même corpulence que le prévenu incarcéré à la prison de Huy depuis les faits. Les policiers, rapidement intervenus sur les lieux, n’ont également vu aucune autre personne. "Donc, en fait, vous êtes une victime si je comprends bien ? ", lance la juge Marguerite Crasson. "Oui c’est un peu ça", répond Maxime sans se débiner. Une réaction qui ne manque pas de faire réagir la juge. "On s’est déjà vu il y a moins d’un an pour un vol dans un restaurant mais ce n’était pas vous non plus je présume ?" Et le prévenu passe aux aveux. Ou pas. "Ah oui, ça, c’était moi mais pour les faits du 6 janvier ce n’était pas moi sinon je vous le dirais."
Trois pages de casier judiciaire
L’homme n’en est visiblement pas à son coup d’essai. "Il cumule huit condamnations pour vols avec effraction, violence et stupéfiants et il y a trois pages de casier judiciaire à son actif, note la procureur de division, Brigitte Leroy. Il a eu des chances mais il ne les a pas saisies. C’est lui qui était dans le restaurant, et lui tout seul. Il a pris 12 mois d’emprisonnement le 15 février dernier pour violence envers sa compagne. Je requiers 15 mois d’emprisonnement." Un palmarès qui ne semble guère séduire le tribunal. "Moi ce qui me choque, c’est que vous avez eu une mesure de clémence le 12 mai dernier et que vous avez commis à nouveau des faits de violence le 13 mai. Vous donnez l’impression de n’avoir aucune remise en question, reprend Marguerite Crasson. Vous êtes dans le déni. C’est toujours de la faute des autres. Est-ce que vous ne commenceriez pas par dire la vérité ? Qu’est-ce que vous allez faire pour les autres et pour la société ?" Le prévenu passe visiblement à côté de la question. "J’aimerais récupérer mon épouse et j’ai promis de ne plus la frapper. Je suis un traitement actuellement pour me sevrer de la cocaïne. Je me suis fait tabasser en prison et j’aimerais bien récupérer ma vue." Voilà donc ce que le Hutois compte faire pour la société une fois qu’il sera sorti de prison. Une réponse qui semble agacer la juge. "Si vous ne vouliez pas que ça vous arrive, il ne fallait pas aller en prison alors. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?"
L’avocat de la défense tente de trouver des circonstances atténuantes. "Ce n’est pas le dossier le plus dramatique de sa carrière. Il a eu un parcours de vie compliqué et il est dans une situation financière précaire. La justice n’y a pas été de main morte en le plaçant directement sous mandat d’arrêt à la prison de Huy pour des faits relativement faibles. Je pense que justice a déjà été faite. On ne ressort pas meilleur après la prison. Je demande qu’il puisse bénéficier d’une peine de travail pour qu’il soit acteur de sa réinsertion ou, à titre subsidiaire un sursis probatoire pour ce qui excède la détention préventive."
Jugement le 6 avril