La collégiale Notre-Dame de Huy a enfin son nouvel architecte
La collégiale de Huy a son nouvel architecte, ou plutôt ses architectes. Binario Architectes et La Croisée Architecture prendront le relais du Hutois Jean-Louis Joris. Avec, bientôt, une poursuite des travaux ?
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/C5UW44MZAZDA5MQD4KIFT7TEUE.jpg)
Publié le 23-02-2023 à 20h30
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/LRZ3IUAAYNFWZA5N5NRZADC2QI.jpg)
La restauration de la collégiale Notre-Dame de Huy, c’était toute sa vie d’architecte. Et lorsqu’il a pris sa retraite après y avoir consacré des dizaines d’années, le Hutois Jean-Louis Joris espérait remettre le flambeau à un architecte passionné tout comme lui.
Il aura fallu du temps, quelques années même, pour que cette passation de passion puisse avoir lieu. C’est désormais chose faite, la collégiale Notre-Dame a un nouvel architecte. Ou plutôt plusieurs architectes puisque c’est l’association de Binario Architectes, de Liège, et La Croisée Architecture, d’Olne, qui a remporté le marché lancé par la Ville de Huy. Les architectes ont été choisis fin décembre. "Ils étaient 3-4 candidats, explique le bourgmestre f.f. Éric Dosogne. Le choix s’est fait en fonction de plusieurs points. Notamment le prix, les références."
Les architectes désormais en charge de la restauration de la collégiale ont du pain sur la planche. À eux la lourde tâche d’actualiser le travail laissé par l’ancien architecte. Car à son départ à la retraite, Jean-Louis Joris a fait le point sur tout ce qui avait été fait, tout ce qu’il restait à faire. "C’est un très lourd travail qu’on ne peut pas jeter ainsi à la poubelle, poursuit le bourgmestre. Il a fait un travail très utile. Nul doute que Jean-Louis Joris fera le lien entre son travail et celui de ses successeurs car la restauration de la collégiale, c’était l’œuvre de sa vie."
Et surtout, les deux bureaux d’architectes doivent actualiser les coûts supposés des prochains travaux. Car l’estimation date d’il y a dix ans et à coup sûr (et encore plus aujourd’hui qu’il y a un an), ces prix ont malheureusement évolué à la hausse.
À l’époque, Jean-Louis Joris avait estimé la suite des travaux à 20 ans pour un budget de 17 millions. La restauration est en effet loin d’être terminée. L’étude de la rénovation extérieure de la nef, du transept et du chœur avait été lancée en 2013. Concernant les pierres, la toiture, la charpente et les vitraux. Plus rien n’a bougé depuis, l’échafaudage est toujours bien là mais plus aucun artisan ne s’y est aventuré depuis. Une actualisation du dossier de Jean-Louis Joris est donc plus que nécessaire. Et ce travail, l’association qui a décroché le marché aura une année à partir de maintenant pour le faire en plus de vérifier, aussi, l’état de l’échafaudage. Car il mérite peut-être d’être consolidé.
Pas avant quatre à cinq années
La désignation d’un architecte était la première étape de la reprise des travaux de restauration de la collégiale de Huy. Étape naturellement obligatoire si la Ville de Huy veut relancer le contrat de subsidiation par la Région wallonne. Car clairement, s’il n’y a pas de subside, il n’y aura pas de poursuite des travaux… Les architectes nouvellement désignés doivent donc préparer le dossier à rentrer à la Région wallonne pour cette fameuse convention de subsidiation pour laquelle des discussions seront engagées. Car la donne a malheureusement changé ces dernières années.
Autrefois, la Région wallonne soutenait le chantier de la collégiale à hauteur de 95% (4% pour la Province et 1% pour la Ville de Huy) sur la durée. Aujourd’hui, elle ne veut plus s’engager sur 20 ans mais par tranche conditionnelle de quatre ans via des accords-cadre visant des lots différents. Donc, plus question d’avoir un chantier en un lot sur 20 ans, même si la Région wallonne veut une vue d’ensemble des coûts et du calendrier à venir. Il faudra donc phaser les travaux, prévoir des tranches conditionnelles (donc des parties de travaux qui peuvent sauter par manque d’argent pour les assurer). Les contacts entre la Ville de Huy et le cabinet de la ministre Valérie De Bue sont cependant réguliers et un avis favorable a déjà été donné à la Ville.
Une fois que les architectes auront actualisé les documents de leur prédécesseur, la Ville de Huy ira frapper à la porte du cabinet de la ministre wallonne pour négocier ce nouvel accord-cadre. La Région wallonne inscrira alors les subsides de restauration de la collégiale dans son budget. Ce qui devrait prendre entre quatre et cinq ans, avant que le marché des travaux ne soit lancé puis attribué. Seulement alors, les Hutois pourront revoir les artisans grimper sur l’échafaudage pour poursuivre ce vaste chantier de restauration.