Sans prothèse adaptée, le Givois Paul Elias ne peut plus bouger
Un Givois se plaignait de sa prothèse de jambe, qui n’était pas adaptée. Son prothésiste est revenu le voir et les choses devraient s’arranger rapidement.
Publié le 25-01-2023 à 12h33 - Mis à jour le 25-01-2023 à 13h02
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Paul Elias a 79 ans. L’homme a été "nomade" toute sa vie, comme il aime à se décrire. Avec leurs chevaux et roulottes, sa famille faisait du porte-à-porte "pour vendre des babioles, aiguiser les coteaux et les ciseaux, récupérer les défraîchis dans les boucheries et les magasins pour se nourrir…" Une vie de petites choses qu’il a adorée.
Il y a une dizaine d’années, celui qui n’avait jamais été malade a commencé à avoir des soucis au cœur. Il y a sept ans, il a même subi une lourde opération, qui ne s’est pas déroulée comme prévu. Paul Elias a bien failli y rester ( "on m’appelle “Le ressuscité”, au CHR de Namur") et a ensuite été plongé dans le coma pendant 21 jours. Avec, au bout, une mauvaise nouvelle: sa jambe droite, dans laquelle une artère avait été prélevée pour être placée dans sa poitrine, se gangrenait. Il a donc fallu amputer, au-dessus du genou. Le septuagénaire a ensuite passé des mois en rééducation à Fraiture, avec la pose d’une prothèse. Qui lui a permis de retrouver un peu d’autonomie, de sortir de chez lui, de se balader dans son quartier de bord de Meuse pendant deux bonnes années sans souci. Puis il y a eu le Covid et la peur pour le Givois de quitter sa maison. "Du coup, je suis resté deux ans sans aller revoir le médecin pour l’entretien annuel de ma prothèse. Je la mettais de moins en moins, par peur de l’abîmer et qu’elle casse, que je tombe, que je me brise la hanche ou quelque chose et que je ne sache plus me relever…"
À force, les rares fois où il la portait, sa prothèse lui faisait mal. Paul Elias s’est donc fait conseiller un prothésiste du côté de Charleroi par son médecin andennais. "Il est venu à la maison prendre les empreintes de ma jambe et ça m’a étonné parce que ça s’est fait alors que j’étais appuyé sur ma bonne jambe au bout de ma table. À Fraiture, il y avait eu tout un harnachement pour prendre les mesures mais je me suis dit que c’était une autre méthode, cette fois-ci."
Un délai normal, selon la procédure et le prothésiste
Mais quand le Givois reçoit sa prothèse, il y a près d’un an, elle ne convient pas. Elle est trop large, trop grande et le pied est trop petit, trop fin. "Je penche quand je la mets et le rebord extérieur remonte trop haut et me rentre dans les côtes quand je m’assieds. Et puis, elle est tellement large que, si je voulais, je pourrais y glisser mon tabac et mon téléphone en plus de ma jambe !"
Le Givois réclame donc une nouvelle prothèse. Sa mutuelle refuse au départ d’intervenir, arguant, pour faire bref, que la prothèse est toute récente. Le prothésiste se démène auprès d’un médecin spécialiste et obtient finalement que l’emboîture de la prothèse soit revue. Monsieur Elias a perdu beaucoup de poids et de muscles ces derniers mois, c’est clair que sa prothèse actuelle ne convient plus. Mais il faut attendre l’accord de la mutuelle avant de lancer sa fabrication, évidemment. Et ce laps de temps semblait bien long au septuagénaire, qui n’a pas arrêté de relancer son prothésiste ces dernières semaines. C’est que l’homme en a assez de ne plus pouvoir sortir de chez lui et de passer ses journées dans son fauteuil roulant ou au lit. "J’ai toujours vécu en roulotte donc, je le reconnais, c’est assez pour moi de ne vivre que dans ma véranda où on a installé mon lit et où j’ai tout à portée de main. Mais j’aimerais quand même bien encore pouvoir sortir au moins dans ma cour et faire des petits tours dehors."
Toute cette histoire a aussi beaucoup miné le Givois. "Je suis excité, je dors mal, j’avais arrêté de fumer et j’ai recommencé, je suis agressif. J’ai l’impression que tout le monde s’en fout, comme je suis vieux…"
Le prothésiste, qui est revenu ce mardi chez Paul Elias pour reprendre des mesures, assure que ce n’est plus qu’une question de temps. Qu’il a tout fait et même plus pour aider le Givois dans ses démarches médicales et mutualistes. "La procédure est en cours et même si ça prend un peu de temps, c’est le même délai pour chaque patient: c’est un dossier suivi comme tous les autres, que ce soit de notre côté ou de celui de la mutuelle. On est “dans les clous” au niveau des délais."
Par contre, le septuagénaire a maintenant une idée de délai: dans une quinzaine de jours, il devrait récupérer sa prothèse, cette fois-ci parfaitement adaptée à sa morphologie et à ses besoins.