Suspendus au-dessus de Huy, par tous temps, ils tissent le téléphérique (photos et vidéo)
Depuis quelques semaines, une équipe spécialisée prépare la mise en place du nouveau câble et le renforcement des pylônes du téléphérique. Un chantier spectaculaire pour lequel il ne faut pas avoir froid aux yeux.
Publié le 11-01-2023 à 19h00 - Mis à jour le 12-01-2023 à 14h43
L’éclaircie du matin n’a été qu’un court répit. Il est 14 h et l’équipe de VLM (Vertical Levage Montage) se remet au travail. Deux cordistes grimpent sur un des deux mâts provisoires mais, à peine arrivés au sommet, portée par le vent, la pluie est de retour. Elle ne décourage cependant pas les funambules occupés à tisser la toile du futur téléphérique. "On est davantage habitué à travailler sous des températures très négatives, reconnaît Édouard Rolland, chargé d’affaires chez VLM. N otre société est installée dans les Alpes, près de Chambéry. C’est vrai que le vent et la pluie comme ici, ce n’est pas ce qu’on préfère mais il faudrait vraiment du vent très fort pour interrompre le chantier. On est là depuis quelques semaines et, jusqu’à présent, ça n’a pas encore été le cas."
Monteurs, ouvriers habilités aux travaux en hauteur, cordistes… Ils sont 8 à prendre part à ce chantier hors normes, au sommet du fort de Huy. Arrivée fin de l’année dernière, l’équipe sera là jusqu’à la mise en place finale du téléphérique (à la fin de l’été), avec des pauses entre les différentes phases du chantier. "Dans un premier temps, on est là pour deux mois et demi, poursuit Édouard Rolland. Pour l’instant, on installe le blondin: c ’est une sorte de petit chariot suspendu au câble et qui va nous permettre d’acheminer tout le matériel depuis la chaussée Napoléon jusqu’au sommet du fort." Une sorte de mini-téléphérique provisoire mais qui permettra quand même de transporter jusqu’à 2,5 tonnes de charges.
Décapiter les pylônes
Les deux mâts, amenés par hélicoptère, ont été dressés. Ils servent de supports provisoires au câble porteur qui peut ainsi être désolidarisé des vieux pylônes. "On va ensuite décapiter ces pylônes pour leur remettre une nouvelle tête avec un nouveau système de poulies, détaille le responsable du chantier. Il faudra aussi renforcer la structure des deux pylônes pour qu’ils puissent absorber une charge plus conséquente. Enfin, on doit aussi modifier l’escalier intérieur du deuxième pylône pour que les visiteurs puissent descendre dans le fort." C’est aussi contre ce mât que l’entreprise Cop et Portier va tout prochainement ériger un ascenseur pour les PMR.
Par la suite, l’entreprise alpine s’attaquera au renforcement et aux modifications sur le troisième pylône, celui qui est à la Sarte. Là aussi, un mât provisoire sera installé pour désolidariser les câbles de l’ancienne structure. Et même si ce pylône-là est plus haut, cette partie du chantier sera un peu plus aisée au niveau de l’acheminement du matériel puisqu’une piste a été tracée à travers bois pour un accès direct en camion. Enfin, lors de la mise en place des nouvelles nacelles, les funambules de VLM seront encore de la partie afin de procéder aux derniers réglages avant la mise en service. Fin de l’été si tout va bien.