Huy : ils distribuent de la soupe et du café tous les dimanches aux plus démunis
Tous les dimanches, un groupe de copains fait le tour de Huy pour distribuer de la soupe, du café et de la nourriture aux plus démunis.
Publié le 10-01-2023 à 06h00 - Mis à jour le 10-01-2023 à 08h39
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Comme tous les dimanches soir, trois membres d’un petit collectif qui vient en aide aux personnes précarisées se réunissent devant le magasin Night & Day de la rive gauche hutoise. Ce dimanche, il s’agit de Thierry, Valérie et Annie. Munis d’un cabas à roulettes rempli d’un thermo de café, d’un autre de soupe et de vivres, ils parcourent le centre de Huy et vont à la rencontre de personnes sans domicile fixe, ou précarisées.
Alors qu’ils n’ont même pas encore quitté le night shop, ils rencontrent Noël, qui fait régulièrement la manche dans le centre-ville. Après avoir échangé quelques mots, ils lui donnent un café, un petit pain et une cigarette. "Pour les croissants et les pains au chocolat, on peut compter sur une boulangerie de Huy, avance Thierry Delgaudinne. On vient chercher tous les invendus avant de commencer notre tournée."
Ils peuvent d’ailleurs compter sur plusieurs bienfaiteurs pour les aider. "Le CPAS de Marchin nous a par exemple offert des sacs de couchage, poursuit Thierry, tout en traversant le pont Baudouin, pour se rendre sur la rive droite. Des privés nous donnent aussi parfois des vêtements de la nourriture et même de l’argent." Le médecin Yves Dusart, membre de l’équipe, n’hésite d’ailleurs pas non plus à mettre de sa poche pour aider les plus démunis. "Il a travaillé au centre de vaccination de Huy. Tout l’argent qu’il a gagné là-bas, il l’a utilisé pour acheter des médicaments et des sacs de couchage aux SDF." Sinon, pour se financer, le collectif organise notamment des soupers. "On va aussi jouer une pièce de théâtre à trois reprises la semaine prochaine. Elle porte sur Léon (NDLR: Jamart, le fameux SDF, souvent affublé d’une robe, qui a longtemps vécu à Huy). "
Pas que des SDF
Une fois arrivé sur la rive droite, le petit groupe sonne chez un monsieur qui a des problèmes de motricité et à qui ils donnent de temps en temps à manger. Mais ici, pas de réponse. "Toutes les personnes que nous aidons ne sont pas forcément SDF, détaille Valérie Bonaventure. À Huy, le problème du sans-abrisme n’est pas aussi important qu’à Liège. Mais il y a quand même beaucoup de personnes qui crèvent de faim et de froid." Et encore, quand on dit que le problème de sans abrisme n’est pas très important, tout est relatif. "Depuis le 1er janvier, j’ai croisé plus de 50 SDF différents à Huy, poursuit Thierry, en avançant sur l’avenue des Ardennes. J e ne les ai évidemment pas tous vus le même jour. Mais au total, il y en avait 50."
Et c’est vrai que toutes les personnes qui font la manche ne sont pas forcément SDF. C’est notamment le cas de ce monsieur assis avec un gobelet à l’entrée de la banque BNP Paribas. "J’ai un logement, explique-t-il. Mais quand c’est vraiment trop la galère, je fais la manche." Valérie a d’ailleurs pris ses coordonnées, au cas où il aurait encore besoin d’aide à l’avenir. "On pourra ainsi éventuellement lui apporter une caisse avec de la nourriture." Juste à côté de la banque, le groupe croise Frédéric Parmentier, qu’il connaît déjà bien. "Lui, il est vraiment sympa, s’amuse Thierry. Je le croise régulièrement et on s’entend bien."
Ensuite, le collectif rebrousse chemin et se rend à l’IPES, où un monsieur dort sur les marches de l’école depuis six mois. Mais ici encore, il n’y avait personne. "Ils sont insaisissables, on ne sait jamais s’ils seront là. Lors de certaines tournées, on aide beaucoup de monde, et des fois on n’en croise que deux."
Ensuite, direction la gare. Et ici encore, personne n’a besoin d’aide. Mais plus tard dans la soirée, ils ont croisé plusieurs personnes précarisées. Notamment le SDF qui dort sur les marches de l’IPES, "on a eu l’occasion d’un peu discuter avec lui", et Nathan, devant le Night & Day de la rive droite, et encore plusieurs autres. "On a eu fini vers 22h. Comme quoi, ça change d’une fois à l’autre." Ces tournées sont évidemment très utiles aux personnes précarisées, mais à eux aussi, ça leur fait du bien. "C’est gratifiant, on se sent utile", conclut Valérie Bonaventure.