Huy | Virgil, jusqu’en Ukraine, sur le front, pour apporter son aide
Virgil n’a pas hésité à franchir la frontière ukrainienne pour venir en aide aux soldats. Avec ses quelques connaissances paramédicales apprises lors d’un stage à l’armée.
Publié le 21-03-2022 à 20h14
Lors des inondations de juillet dernier, Virgil n'avait pas hésité à embarquer sur un kayak pour porter secours aux habitants de Chaudfontaine, coincés aux étages de leurs habitations noyées par les eaux. Le jeune Hutois avait aussi choisi de partir dans le Var lors des incendies. Il est comme ça, Virgil. Prêt à porter secours, à apporter son aide dans les situations les plus difficiles en mettant entre parenthèses ses études d'architecture. "Je ne peux pas rester assis sur ma chaise, en cours, en voyant tout ça", explique-t-il. C'est ce qui l'a motivé à partir pour l'Ukraine. "J'ai appris que l'ambassade d'Ukraine cherchait des bénévoles. Avec la formation paramédicale que j'ai suivie à l'armée, je me suis dit que je pouvais être utile."
Il a rejoint des Ukrainiens qui quittaient Paris, a fait le voyage avec eux. Du 1er au 4 mars, il s'est attelé à livrer du matériel depuis Cracovie. "On m'a alors proposé d'aller en Ukraine, d'amener du matériel médical à Lviv, pas très loin de la frontière. J'étais avec des Français, des Australiens. Des volontaires qui avaient une formation médicale." À Novoïavorivsk, il a travaillé dans une base, à construire des points défensifs avec des sacs de sable, avant de partir pour Kiev. "J'étais avec des infirmiers australiens, hollandais comme volontaire. J'ai appris à mettre des perfusions, des bandages." Virgil a rejoint un bataillon d'infanterie, il était basé dans un bâtiment communal. "On était chouchoutés. J'ai appris à faire une perfusion, j'ai dû soigner des plaies ouvertes. J'allais m'occuper des blessés dans les tranchées. J'ai vécu de belles rencontres avec les soldats."
Virgil l'assure: jamais il n'a été mis en situation de danger. "On n'était pas exposés." Surtout, il était volontaire, pas là en tant que soldat. Pourquoi ne pas avoir rejoint la Croix Rouge? "Je voulais me sentir utile, pas m'occuper de ravitaillement. Je sais utiliser du matériel de base, je voulais mettre à profit ce que j'ai appris." Le Hutois est resté trois semaines dans la région, dont une au front à Kiev. Avec, ensuite, l'envie de revenir au pays, de prendre du recul par rapport à ce qu'il a vécu et vu même s'il ne s'est jamais senti en danger, s'il n'a jamais eu peur pour sa vie. "Je n'étais pas là pour combattre mais pour apporter mes compétences et aider." De retour depuis dimanche, et à ses études en 2e année d'architecture, il pense déjà à repartir là-bas. "Oui, je suis convaincu que les études que je fais, c'est ma voie mais je pourrais m'engager dans l'armée comme infirmier, peut-être comme réserviste…" Là, Il va essayer de trouver du matériel paramédical à amener sur place et "je retournerai sur le front pendant les vacances de Pâques." S'il a le soutien de sa famille, il reconnaît qu'elle s'est inquiétée pour lui. Mais "le risque était très minime. Ils ont besoin d'aide. Je devais les aider. Je n'ai jamais été seul, j'ai toujours été encadré par des Ukrainiens."