La centrale nucléaire ne peut plus être photographiée
Vous ne pouvez plus prendre en photo la centrale nucléaire de Tihange. Sortez vos pinceaux, vous pourrez toujours la peindre…
Publié le 29-01-2022 à 06h00
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Depuis hier, il n’est plus possible de prendre la centrale nucléaire de Tihange (et les autres en Belgique d’ailleurs) en photo. La loi datant du 23 mars 2020 interdisant de prendre des vues aériennes de ces établissements classés "sensibles" a été étendue, imposant désormais le floutage des images et limitant leur diffusion. Cela s’impose donc aux photos et vidéos. Plus question même de prendre de selfies la bouche en cœur pour immortaliser votre promenade sur le RAVeL. On décrypte cette nouvelle modification signée des ministres de l’Intérieur et de la Justice et parue le 18 janvier dernier au Moniteur Belgique avec Louise Liénard, porte-parole de l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire.
Pourquoi avoir décidé d’étendre la règle?
C’est dans un intérêt de sécurité publique. L’objectif est donc d’éviter que des personnes malveillantes puissent identifier les différents accès à la centrale. Nous avions aussi la volonté de nous aligner aux autres règles qui valent pour d’autres sites sensibles, comme les installations militaires et les prisons par exemple.
Imaginons qu’une famille de Tihangeois organise une fête de famille dans son jardin avec la centrale en fond. Risque-t-elle une amende si les photos se retrouvent sur les réseaux sociaux?
Comme pour toute loi, c’est souvent du cas par cas. Les sanctions dépendent du juge, de la situation et de l’interprétation. Des autorisations peuvent être demandées et prévues par le Ministère de l’Intérieur. Si un citoyen a vue sur la centrale de Tihange, il n’encourt bien sûr pas de sanction.
Quelles sont les sanctions en cas de non-respect?
Si la personne n’a pas une autorisation du Ministère de l’Intérieur pour photographier la centrale, c’est le tribunal correctionnel qui sera compétent et c’est l’AFCN qui sera responsable du contrôle de l’application des dispositions prévues par la loi. Cela commence par un procès-verbal et un avertissement mais ça peut également aller jusqu’à une amende de 208 à 800€ ou un emprisonnement de 8 jours à 1 an.
Les photos qui ont déjà été publiées ou mises sur les réseaux sociaux doivent-elles être retirées?
Non. Les prises de vue antérieures à la loi ne constituent pas une infraction mais si on vient à republier cette photo sans autorisation, la personne risquera une sanction.
Cette loi prévaut-elle également pour d’autres reproductions artistiques comme les peintures ou les dessins?
La règle ne s’applique effectivement pas pour les peintures. La loi parle des images et enregistrements donc cela ne concerne pas les autres reproductions artistiques.