Fermeture des cafés à Huy: la mesure provisoire pourrait devenir définitive
Les cafés hutois sont fermés à minuit en semaine, 1h les vendredi et samedi. Et ça pourrait continuer ainsi après le Covid. La mesure provisoire deviendrait définitive.
Publié le 18-01-2022 à 18h33
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Le constat n’est pas nouveau: les bagarres, la nuit, sont souvent déclenchées à une heure très avancée. Souvent après 2h du matin. La zone de police de Huy en sait quelque chose, c’est en plein milieu de la nuit que ses hommes sont généralement appelés à gérer les échauffements de tout ordre. En novembre dernier, une bagarre dans un café s’était terminée par plusieurs coups de couteau, plusieurs blessés mais, surtout, le décès d’un des protagonistes. Le bourgmestre f.f. Éric Dosogne avait alors annoncé une mesure forte. Elle a suivi peu de temps plus tard. Afin de sécuriser le centre-ville, il avait décidé, en collaboration avec le chef de corps de la zone de police, de renforcer les patrouilles mais surtout de revoir les horaires d’ouverture des cafés, restaurants et magasins vendant de l’alcool et ce, dans un rayon de cinq kilomètres autour de l’hôtel de ville. En semaine, fermeture de minuit à 6h du matin, les vendredi et samedi de 1h à 6h.
Une réflexion pour après
La mesure était de mise jusqu'au 1er janvier à minuit, elle a été reconduite pour un mois. Jusqu'à la fin janvier donc, même si les mesures Covid la "couvrent", mais "c'est pour une question de légitimité". Et là, "on essaye d'avoir une réflexion pour l'après-Covid, explique le bourgmestre f.f. Éric Dosogne. L'arrêté que j'ai pris est d'ailleurs moins restrictif que ce que prévoient les mesures Covid." Le mayeur l'affirme: il y a une demande de certains gérants de café de pouvoir fermer plus tôt mais pas individuellement. Et d'ailleurs, "tout le monde a l'air satisfait de la mesure prise". Une heure du matin le vendredi et le samedi permet à chacun de faire la fête sans qu'elle ne dégénère, en toute sécurité et ainsi "d'éviter la petite frappe qui vient déclencher une bagarre". Le bourgmestre f.f. le reconnait, il fait là le grand écart… "entre le fait de donner une image rétrograde, ce que je ne suis pas du tout, et la sécurité de tous. A un moment, on ne peut pas non plus concentrer tous nos effectifs policiers du vendredi et du samedi soir sur la grand-place pour quatre bistrots. Les policiers doivent être à la disposition de toute la population hutoise."
Pourquoi, dès lors, ne pas prendre la mesure envers les cafés où surgissent les problèmes après minuit? "C'est une question d'équité, réplique Éric Dosogne. On ne peut pas dire qu'on en ferme un et pas l'autre sauf si, effectivement, cela répond à un problème particulier à un moment donné. Comme lorsque j'ai fait fermer le 45 Bar après la bagarre mortelle ou encore les Caves d'Huy pour une autre raison." La Ville de Huy pourrait aussi, tout comme l'a fait Hannut, imposer aux cafés de faire appel à une société de gardiennage. Mais "je ne suis pas chaud", explique le bourgmestre. Et il précise: "faire appel à une société de gardiennage pour une activité ponctuelle, je peux le concevoir. Mais si c'est de façon permanente, c'est faire passer la sécurité aux mains des privés. Cela ne peut pas être une solution en soi ou alors, on privatise la police." Mais sur des événements particuliers, comme par exemple le 15 août, on pourrait demander un renfort à des sociétés privées pour assurer le flux et le reflux d'un établissement. Mais pas de façon permanente, tout comme la Ville ne veut pas répondre à un problème en mettant simplement plus de policiers.
Pas un couvre-feu
Le bourgmestre Éric Dosogne ne ferme pas non plus la porte à l'élargissement des heures de fermeture "à l'une ou l'autre occasion". Et il ajoute: "je ne veux pas non plus tomber dans une situation de couvre-feu".
Mais prendre pareille mesure, est-ce que cela ne risque pas de reporter le problème ailleurs? Si les cafés hutois sont fermés, les petites frappes iront voir dans la commune d'à-côté. A Amay, à Wanze, à Andenne… Réponse du bourgmestre f.f. Éric Dosogne: "je gère Huy, moi".