Se battre jusqu’au bout pour maintenir à tout prix La Dérive
Si la librairie «La Dérive» est menacée de faillite, sa gérante Emmanuelle Thonnart l’affirme: elle se battra jusqu’au bout.
- Publié le 14-10-2021 à 06h00
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«Il y a l'histoire de la librairie et demain quise prépare.» Emmanuelle Thonnart, gérante de la librairie La Dérive, à Huy, reconnue comme attrait économique par la Ville, se confie. Oui, l'enseigne hutoise est menacée de fermeture. Cependant, jamais il n'a été question pour elle de baisser les bras. Et cela, malgré les difficultés rencontrées depuis presque dix ans maintenant. «En juillet 2012, j'ai repris les parts de Danielle Leemans qui partait à la pension, évoque Emmanuelle Thonnart. En décembre de cette même année, papa (Jean Thonnart) tombait malade tandis que Marc Dulaunoy s'en allait à son tour. À partir de cette date, je me suis battue. Pour les employés qui sont exceptionnels et pour la clientèle. Ce sont eux qui m'ont portée.»
Si le mot d'ordre récurrent est «On maintient à tout prix La Dérive, quitte à se battre jusqu'au bout», les conditions économiques et sociétales dans un premier temps et sanitaires par la suite, ont fait que la situation est devenue de plus en plus difficile à gérer tandis que les obstacles se sont multipliés. «Après l'âge d'or qu'a connu La Dérive a succédé une période incertaine», poursuit la gérante. Les raisons? Elles sont aussi structurelles que conjoncturelles. La masse salariale élevée avec dix employés et trois indépendants, les ventes en ligne qui voient leur propre avènement et plus tard, la pandémie. «Les trois associés auraient pu s'enrichir mais ils ont préféré répercuter les bénéfices sur les salaires. Ils ont davantage vu la librairie dans son ensemble et les employés faisant partie d'un tout, d'une famille, sauf que cela ne peut durer qu'un temps.»
Les clients pensent que nous sommes fermés par manque de visibilité. Mais nous sommes toujours ouverts.
Résultat? L'obligation de réduire le personnel pour ces raisons économiques avec désormais quatre employés et un indépendant pour gérer le commerce. «Nous n'avons pas eu le choix!»
À ces premiers obstacles est venu s'adjoindre le rachat du bâtiment par Cécile Watelet, gérante du salon de coiffure voisin, avec comme conséquence pour la librairie le déménagement de son espace papeterie et maroquinerie à l'étage. «Les clients pensent que nous sommes fermés par manque de visibilité de la librairie. Mais nous sommes toujours ouverts», insiste Emmanuelle Thonnart. À cela, il faut encore ajouter les désagréments provoqués par les travaux dans tout l'immeuble. Lesquels ont même entraîné quelques jours de fermeture de la librairie.
Restait à trouver des solutions pour maintenir La Dérive à flot. «Éric Raden et Frédéric de Barsy sont arrivés il y a un peu plus d'un an pour remettre un peu d'ordre et chercher comment relancer l'activité.»
La balle est maintenant dans le camp du tribunal de Commerce, qui statuera le 28 octobre sur la faillite ou non de la société. Mais quelle que soit la décision, l’équipe compte tout faire pour maintenir l’enseigne sur Huy.
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