SÉRIE RENC’ART | Fabienne Withofs, la dérision et les règles
De Vaux-Borset à Paris, Londres ou au Japon, la céramiste a acquis une réputation qui dépasse largement nos frontières.
Publié le 26-07-2021 à 09h36
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Fabienne Withofs est une artiste céramiste qui est connue bien au-delà de nos frontières. La Villersoise fait ses études à Saint-Luc à Liège avec le professeur Paul Moïse qu'elle remplacera plus tard, d'abord à Saint-Luc puis à l'Académie de Huy. Elle suit les cours de la section 3D où on faisait du dessin, de la gravure et de la céramique pour laquelle il y a un vrai déclic: «Je me suis dit que je ferais ça jusqu'à la fin de mes jours.»
L'artiste débute par le raku, le grès puis la porcelaine qu'elle pratique le plus aujourd'hui. «Les choses évoluent. Je me retrouve encore dans mes premières pièces, mais c'est vrai que vu de l'extérieur, elles sont tout de même fort différentes de mon travail actuel. De mes 18 ans à aujourd'hui, ma vie a été parsemée de rencontres, de découvertes, de voyages, ma famille, mes enfants, tout intervient dans tout et les choses forcément évoluent, mais je m'y retrouve toujours.»
Trouver sa liberté mais en respectant les règles
Le mot dérision revient souvent pour décrire les œuvres de Fabienne Withofs, une création qui n'est pas formatée. «Oui, mais on doit tout de même respecter beaucoup de choses en céramique: le temps de séchage, les processus de cuisson, la terre et le feu ont leurs exigences bien précises. Il faut trouver sa propre liberté en respectant les règles même si on essaie de dépasser les contraintes. Personnellement, je n'aime pas ce qui est trop technique où on se dit que c'est difficile, un peu comme un gymnaste qui fait des pirouettes, même si je trouve qu'il est nécessaire d'apprendre les techniques pour arriver à faire n'importe quoi (rires). Dans une langue, il faut connaître les règles pour savoir écrire un poème ou un haïku, une chose que j'apprécie beaucoup.»
Le haïku car le Japon tient une place importante dans sa vie. «Ce que j'aime dans la céramique japonaise, c'est que l'objet utilitaire est mis en valeur: le bol au Japon est quelque chose d'extraordinaire. Chez nous, on n'a pas ce respect du sens qu'on peut mettre dans un objet, le rapport avec la main, avec la bouche, avec les yeux, avec le contenu et le contenant, tout ça est passionnant pour moi.»
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