SÉRIE RENC’ART | Boris Mestchersky: en quête de spiritualité dans son œuvre
Traversée par la lumière de sa foi, l’œuvre picturale de Boris Mestchersky révèle des peintures qui témoignent de son besoin de liberté créatrice
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Publié le 07-06-2021 à 06h42
Les formes de la poupée sont rebondies et s'aperçoivent de loin sur un des boulevards à Marche. Dessus, le peintre Boris Mestchersky a posé sa couleur et son identité créatrice. C'est une Kdolls commandée par le Kiwani pour les enfants hospitalisés. Il y a de la lumière dans cette peinture du peintre hutois comme il y en a aussi dans son regard levé vers le ciel. Tout est là et dans cette quête récurrente de spiritualité. «C'est comme si j'inventais un langage adressé à Dieu», confie-t-il.
Vient ensuite la couleur, le rythme, la musique et ce refuge dans la contemplation de l'absolu. Et pourtant, Boris ne sait pas où il va dans ses tableaux ni d'où il vient. «Je ne suis pas maître de mon abstraction, c'est l'abstraction qui l'est, ça se construit. Ensuite, l'œil s'habitue et rétablit un ordre, une cadence, une musicalité.»
Ce rapprochement de l'homme qu'il était à l'artiste qu'il est devenu, il le doit à sa mère qu'il a rencontrée deux fois. La première à sa naissance et la seconde à 16 ans. «Elle m'a aidé à supporter le labyrinthe de la vie, mon fil conducteur, c'est le fil d'Ariane. Le fait d'avoir découvert l'Évangile m'a aussi stabilisé.» La rencontre de Nada, son épouse, également. «Elle m'aide dans mon cheminement, elle se sacrifie pour que je sois ce que je suis aujourd'hui.»
Dans le regard de Boris Mestchersky, il y a beaucoup de douceur aussi et de l'humilité. Il sait que tout tableau a le droit d'exister dans sa différence, comme tout homme d'ailleurs. De sa sortie de Saint-Luc à Liège jusqu'à aujourd'hui, il le sait, le cheminement a été ardu. Il le reconnaît, être peintre au XXIe siècle, ça devient de plus en plus difficile. Pourtant, le Hutois vit de sa peinture et expose un peu partout dans le monde. Ce n'est pas pour autant qu'il ne se remette jamais en question avec cette envie d'avancer dans la création. Un de ses projets serait de trouver un jour un musicien qui puisse être inspiré par ses tableaux et avec qui il pourrait aussi créer une œuvre symphonique. Quant à son travail de création. « Un jour j'écoutais Miro et sans le savoir, j'ai découvert chez lui ce que je cherchais: l'improvisation. C'est comme une espèce de joute entre moi et le tableau.»
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