«Belem & The MeKanics»: décapant
Avant la sortie du CD en novembre, Didier Laloy et Kathy Adam présentent leur nouveau projet un peu fou au Festival d’art de Huy.
Publié le 17-08-2017 à 06h00
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Personnage charismatique de l'accordéon, Didier Laloy explore sans cesse de nouvelles pistes avec la violoncelliste Kathy Adam: «Belem est le cœur artistique de notre vie musicale: avec Barbara Furtuna, des chanteurs corses, Belem et Constantinople avec des musiciens iraniens et turcs avec lesquels on tourne jusqu'en Amérique du Nord, avec le groupe Slang ou avec un quatuor flûte-clarinette-hautbois-basson.» Cette fois, «Belem» se lance dans un projet de grande dimension avec l'orgue mécanisé de la société DECAP: «J'ai toujours été fasciné par les limonaires, les orgues de barbarie de mon enfance, qui fonctionnaient à l'aide de cartes perforées. Et lorsque l'occasion s'est présentée d'utiliser cet instrument complètement informatisé, je me suis dit qu'il fallait foncer.» Un besoin de faire avancer le duo, mais aussi de tenter une expérience inédite: «Les programmateurs et le public ont besoin de ça. Il faut changer: si je revenais en concert avec le duo et de nouvelles compositions, je ne pense pas que ça intéresserait le public. Donc, ici j'ai voulu prolonger le plaisir du duo, cette vibration entre deux êtres humains, et cela sans avoir quinze musiciens autour de nous. C'est ainsi que l'envie de cet instrument mécanique est née grâce à cette rencontre avec Walter Hus.»
Walter Hus, compositeur assoiffé d'expérimentation, cofondateur avec Peter Vermeersch de «Maximalist!», féru de free-jazz tout autant que de techno, compose pour ce limonaire du XXIe siècle et apporte au duo une nouvelle texture orchestrale: «Avec l'informatique, il y a une technique qui permet de faire chanter les tuyaux comme une voix humaine, avec des nuances et des trémolos, mais il y a aussi une batterie, des vibraphones, des marimbas, il y a un accordéon étonnant qui joue tout seul en s'ouvrant et se fermant. C'est incroyable la technologie qu'ils sont parvenus à y mettre.»
Faire vivre le son
Pour garder l'esprit du duo, il fallait conserver le versant acoustique de la performance, faire vivre le son par le souffle de l'instrument, sans que celui-ci n'écrase le duo et ne donne l'impression de diriger la musique, celle-ci étant programmée et donc non modulable: «Walter nous dit qu'il faut qu'on ait l'impression que ce soit nous qui dirigions l'instrument alors qu'il est automatique. C'est lui qui nous pousse, nous donne des ailes. Quant à la latitude que ça nous laisse, on a toujours joué une musique écrite par Kathy et moi. Ici, on est toujours dans une musique écrite mais avec des moments de liberté parce que l'orgue ne joue pas tout le temps, et parfois l'orgue nous accompagne et dans l'accompagnement on est libre dans un espace non modulable; c'est en fait une musique orchestrale, très écrite.»
Au Festival d’Art de Huy le mercredi 23 août à 20 h et 21 h 30. Infos: www.festivalarthuy.beAu Théâtre Marni du 21 au 25 novembre pour la sortie de l’album chez IGLOO www.theatremarni.com