Des cow-boys de la route qui dérapent
Poursuivi pour coups, menaces et détention d’arme, un automobiliste semble plus victime que coupable.
Publié le 16-11-2012 à 07h00
Une chaude après-midi de juillet 2010. Maxime (26 ans) et sa compagne circulent en voiture dans leur Ford Focus. Ils viennent du Condroz et vont rendre visite à la maman de Maxime. En route, une camionnette Peugeot Boxer les suit des très près.
Dépassement, queue de poisson… Les choses s’enveniment entre les conducteurs. Au point que, selon Maxime, les occupants de la camionnette roulent à sa hauteur et lui annoncent qu’ils vont l’avoir au prochain feu rouge.
Toujours selon la version du prévenu, il préfère s’arrêter à la station-service Cado, laissant les cow-boys de la route poursuivre leur chemin.
Que du contraire; ceux-ci s’arrêtent eux aussi pour en découdre avec Maxime qui se fait copieusement rosser. Et là, ce n’est pas que le prévenu ou sa compagne qui l’affirment mais aussi deux habitants voisins témoins de la bagarre entre les automobilistes.
Les deux témoins affirment en effet qu’ils ont entendu la dame crier. Ils ont vu alors les deux occupants de la camionnette, torses nus, rosser Maxime. Celui-ci a exhibé une arme (un pistolet d’alarme) pour tenter de se défendre. Arme que les deux autres lui ont rapidement subtilisée.
C’est grâce à l’utilisation d’une bombe flash que la compagne de Maxime a finalement mis en fuite les deux cogneurs.
Pas de partie civile
Pourtant, ce mercredi matin, Maxime était seul à répondre de cette bagarre devant le tribunal. Prévenu de coups, de menaces et de détention d’une arme même si elle était factice. Les deux autres n’ont quand même pas eu le culot de se porter partie civile.
Mais pour le procureur Thomas Dessoy, c'est bien Maxime le principal responsable dans cette «mesquinerie entre automobilistes». Il requiert une peine de travail de 50hou, à défaut, 3 mois de prison. «S'il n'avait pas fait le zouave, cela ne serait pas arrivé… Il n'a fait qu'envenimer les choses en brandissant une arme!»
Me Jean-Luc Dessy, conseil de la défense, demande purement et simplement l’acquittement de son client.
J.-L. T.
Jugement le 28novembre