800 kilomètres à pied avec son cheval, de Lavoir à Chambéry, pour sensibiliser à la maladie de Charcot (PHOTOS)
Pascaline Breuls va parcourir plus de 800 km en 50 jours avec Fiorenza, le cheval de bât de son papa décédé de la maladie de Charcot en 2020. Une "FiOdyssée" qui débutera en famille le 25 juin.
- Publié le 06-06-2023 à 07h00
Chez les Breuls, on a toujours randonné. En montagne, en famille, avec ou sans chiens ou chevaux. Les parents ont d’ailleurs tellement transmis le goût de la montagne à leurs enfants que Pascaline, 35 ans, a décidé de s’y installer en septembre dernier, à Chambéry (Savoie). La trentenaire y est intermittente du spectacle et attend l’équivalence française de son diplôme belge d’ergothérapeute. Elle aurait bien voulu ramener dans "ses" montagnes Katcheck, son cheval de 28 ans. Mais il a ses habitudes et n’apprécie pas trop le changement. Il restera donc chez un des deux grands frères de Pascaline, en Belgique. Restait alors Fiorenza, une jument de 11 ans qui appartenait à leur papa, décédé en juin 2020 de la maladie de Charcot, mais qu’elle a beaucoup travaillée avec lui. "On a essayé de la vendre mais ça n’a pas marché. Je me suis dit que c’est parce qu’on devait la garder…", résume en souriant Pascaline. Qui a alors eu l’idée de l’amener en Savoie, pour randonner avec elle comme le faisait son papa. "Mais je ne voulais pas la ramener en camion. Je me suis alors dit que j’allais le faire à pied parce que j’adore marcher avec elle. Elle est un peu lente si on la monte, parfaite si on marche à ses côtés: elle a mon allure, elle me suit. C’est un autre rapport au cheval, aussi, que de marcher à ses côtés plutôt que de le monter."
Puis Pascaline Breuls s’est dit qu’elle joindrait bien l’agréable à l’utile, qu’elle profiterait bien de ce périple pour sensibiliser à la maladie de Charcot et susciter les dons pour la recherche. En mémoire de son papa. "On en parle de plus en plus mais ça reste encore une maladie méconnue."
Les premiers kilomètres en famille
Pascaline Breuls travaille sur ce périple, baptisé "FiOdyssée", depuis janvier. "Symboliquement, ça me tenait à cœur de partir de chez mes parents, c’était évident." La jeune femme reviendra donc en Belgique dans quelques jours pour préparer son départ de Lavoir, prévu le 25 juin. "On fête plusieurs anniversaires de la famille ce jour-là et c’est aussi le jour de l’anniversaire de mon papa. On va donc tous, avec ma maman, ma sœur, mes frères, mes belles-sœurs, mon beau-frère et mes neveux et nièces, faire les premiers 5 kilomètres ensemble, jusqu’à Couthuin" où Pascaline, sa sœur Maïté, la jument Fiorenza et le border collie de la famille, Oreo, seront hébergés chez des amis. Le lendemain, les quatre prendront alors le vrai départ de l’aventure. "Ma petite sœur et Oreo nous accompagneront pendant une semaine, jusqu’à Arlon." Puis Pascaline et sa jument se retrouveront seules pour parcourir la (bonne) quarantaine d’étapes qu’il leur restera pour arriver en Savoie. Seules, vraiment ? Si elle aspire effectivement à partager des moments en tête-à-tête avec Fiorenza, Pascaline espère aussi être parfois accompagnée sur les chemins. Elle a d’ailleurs déjà reçu des propositions dans ce sens, de cavaliers et de marcheurs. Et, surtout, rencontrer des locaux lors de ses étapes. "On n’a besoin que d’une prairie avec des arbres pour attacher Fiorenza et que je puisse mettre ma tente et j’aurai de quoi voyager en autonomie mais si on me propose une chambre ou un repas, c’est bien aussi, avoue la pétillante néo-Savoyarde. Mon but n’est pas de m’isoler seule dans les bois, mais de quand même partager cette aventure." Une aventure qu’elle fera aussi vivre sur les réseaux sociaux, au jour le jour, grâce à une batterie solaire qui rechargera en journée et permettra à la trentenaire de se connecter en soirée. Et les "batteries perso" de Pascaline, comment vont-elles tenir, elles, pendant 50 jours ? "Je sais que ça va être long, que ça va être dur, que je vais me demander ce que je fais là quand il pleuvra, que Fiorenza va tester la solidité de toutes les branches auxquelles je vais l’attacher et qu’elle va sûrement parfois m’échapper mais j’ai mis mon numéro de téléphone partout sur son équipement, rigole la jeune femme. Marcher dans la nature, et avec un cheval, c’est quelque chose que je connais et que j’adore. Et je ne serai jamais seule, puisqu’elle sera là…"
On peut suivre le périple (et sa préparation) de Pascaline et Fiorenza sur Facebook (FiOdyssée). Pour les dons: Fondation Saint-Luc via le BE41 1910 3677 7110 pour la Belgique et directement sur le site de l’association ARSLA www.arsla.orgpour la France (communication dans les deux cas: Don-SLA-Fiodyssee).