Fort Chabrol à Waret-L’Evêque: quand peut-on parler de légitime défense ?
La thèse de la légitime défense sera évoquée lors de l’enquête concernant le fort Chabrol survenu ce mardi. Mais de quoi s’agit-il ? Explications.
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Publié le 03-03-2023 à 08h47 - Mis à jour le 03-03-2023 à 09h34
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Le fort Chabrol qui s’est déroulé à Waret-L’Evêque ce mardi après-midi a débouché sur la mort de l’auteur des faits, qui a été abattu après avoir blessé un policier au cou et au visage à l’aide d’une arme blanche. L’enquête ouverte suite à ce dramatique fait divers devra déterminer si la réaction des policiers relevait de la légitime défense, ou pas. Mais, concrètement, qu’est-ce que la légitime défense ? Nous avons posé la question à l’avocat pénaliste wanzois Xavier Mercier. "Dans le cadre de la légitime défense, la réaction doit être immédiate, explique-t-il. Si vous ripostez 10 minutes après avoir été frappé, ce n’est pas de la légitime défense."
Autre notion très importante: la réaction doit être proportionnée à l’agression. "Si on vous frappe au visage et que vous donnez un coup de couteau en retour, on ne pourra pas invoquer la légitime défense, car votre réaction est disproportionnée."
Ce qu’on pourra par contre invoquer dans des cas comme ça, c’est la provocation qui, contrairement à la légitime défense, ne pourra pas mener à l’acquittement du prévenu, "mais elle constitue une cause d’excuse atténuante". Selon le vocabulaire juridique, la légitime défense est, quant à elle, une cause de justification objective.
Concernant le fort Chabrol de ce mercredi, "ce sera l’enquête qui déterminera si on rentre dans les conditions de la légitime défense, de la provocation, ou pas du tout."
Mais encore une fois, la réaction doit répondre à un danger imminent. "Il faut qu’il y ait une agression réelle. Vous ne pouvez pas tirer sur quelqu’un uniquement parce qu’il brandit une arme." À noter que la personne qui répond à l’agression ne peut pas disposer d’un autre moyen de défense.
Le policier blessé est rentré chez lui
Concernant le policier blessé, il est sorti de l’hôpital. "Il a pu rentrer chez lui, commente Pol Guillaume, président de la zone de police Hesbaye-Ouest. Ses jours ne sont pas en danger." Mais il est toujours fort marqué d’un point de vue émotionnel. "L’aspect psychosocial doit évidemment être géré", poursuit le président de la zone de police.
À noter que, selon nos confrères de la RTBF, les parents de la victime demandent de leur côté des explications à la justice, alors que beaucoup de questions restent en suspens. Ils comptent porter plainte pour bavure policière: savoir pourquoi leur fils de 27 ans a aussi violemment perdu la vie…