École de Waret: «On veut préserver la quiétude des riverains»
Héron achète un terrain derrière l’école de Waret pour l’agrandir. Sauf que certains, associés à la réflexion, ne le voient pas d’un bon œil.
Publié le 27-03-2021 à 06h00
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On ne sait pas pousser ses murs. Alors, on va en construire une nouvelle. L'école de Waret-l'Évêque devient trop petite. En 20 ans, sa population scolaire a fait un bond de 72%. De plus, le bâtiment héberge aussi une antenne de l'accueil extrascolaire. Cette augmentation du nombre d'élèves s'accompagne d'un dilemme: l'école est devenue trop petite. Et là, le collège communal a eu l'opportunité d'acheter un terrain dans le lotissement contigu à l'école. Un terrain situé en plein milieu de parcelles construites et qui est l'occasion rêvée de repenser l'école de Waret. Y construire une nouvelle école permettrait de libérer les locaux actuels qui, à leur tour, bénéficieraient à l'accueil extrascolaire mais aussi à la Maison des jeunes, aux associations. «On pourra aussi y faire une Maison rurale, un projet de la CLDR, explique le bourgmestre Éric Hautphenne. L'installer dans l'ancien presbytère, comme c'était d'abord prévu, coûterait 625 000€ en travaux de rénovation.»
Jeudi soir, les conseillers communaux se sont positionnés sur l'achat du terrain pour 70 000€. D'accord pour l'extension de l'école, mais il faut plus de détails sur l'utilisation du terrain, pour Mathieu Lambert (Entente citoyenne). «Cela doit se faire dans les règles qui régissent le lotissement.» Le propriétaire d'un des quatre terrains lotis s'en est inquiété auprès de tous les conseillers communaux, par courrier. Oui le terrain était destiné à l'achat mais pour une extension des maisons du lotissement «en cour, parc, jardin, prairie ou petit bâtiment», poursuit le conseiller. Pas pour une construction telle qu'une école. «Comment va-t-on construire une école si on doit rester dans le cadre de ces prescriptions?», s'interroge-t-il. Et les propriétaires des 4 lots n'étaient-ils pas prioritaires pour acheter le terrain en question?
D'abord, les propriétaires mais aussi les voisins du lotissement pouvaient acheter le terrain. Et la Commune, propriétaire de l'école voisine, est directement concernée elle aussi. Puis tout a changé lorsque le Cwatup (le code wallon de l'aménagement du territoire) est devenu le CoDT (le code du développement territorial). «Il y a eu des modifications importantes», réplique le bourgmestre Éric Hautphenne. Dont une qui prend tout son sens ici: les prescriptions du lotissement n'ont désormais plus qu'une valeur indicative. Donc, la Commune, qui peut donc acheter le terrain, peut l'aménager comme elle l'entend. Sauf qu'elle veut tenir compte des souhaits des riverains propriétaires des lots. Le bourgmestre s'étonne d'ailleurs du courrier envoyé par un riverain alors qu'une concertation a été lancée entre la commune et les propriétaires. «On va la poursuivre.» Et Éric Hautphenne d'expliquer que le terrain est tellement grand que l'école pourrait être positionnée à une distance de 100 mètres des habitations. Pour autant que l'école se construise sur ce nouveau terrain car «on pourrait imaginer construire l'école dans la cour actuelle et mettre le parking et la cour de récréation sur le nouveau terrain». Tout est donc possible. Le collège compte d'ailleurs confier le projet à un architecte qui fera des propositions sur base des éléments que lui donnera la Commune. «On veut aussi mettre l'accent sur la nature. Tout est dès lors possible.»
«Comprenez l'inquiétude des riverains, rétorque Mathieu Lambert. Ils ont acheté un terrain avec des règles qui ont aujourd'hui changé. Ils risquent d'avoir une école qui aura une vue sur leur jardin…» La réponse du bourgmestre est claire: la concertation est de mise et «on veut préserver au maximum la quiétude des riverains».
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