La police de plus en plus coûteuse: Manu Douette, bourgmestre de Hannut, a une solution
La zone de police va coûter de plus en plus cher à la Ville de Hannut. Le bourgmestre Manu Douette monte au créneau.
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Publié le 25-05-2023 à 18h38 - Mis à jour le 25-05-2023 à 18h39
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Un coup d’oeil au compte communal 2022 de la Ville de Hannut et on se rend compte que les dépenses de transfert représentent 33% des 20,6 millions dépensés. Dépenses qui englobent l’intervention communale dans les budgets du CPAS, de la zone de police de la zone de secours notamment. Et si la part communale dans le budget du CPAS reste la dépense de transfert la plus importante en 2022, ce ne sera plus le cas en 2023. La zone de police lui soufflera la première place.
D’année en année, les Communes dépensent de plus en plus pour leur police. Elles s’en plaignent depuis toujours – en tout cas depuis la réforme des polices qui ne devait normalement rien leur coûter – mais rien ne change. "C’est le cas typique du fédéral qui impose avec les Communes qui, elles, doivent alors financer", explique le bourgmestre de Hannut Manu Douette. Et de prendre pour exemple la dernière nouveauté: les chèques repas pour les policiers. "La plupart des Communes ne peuvent déjà pas en offrir au personnel communal." Ici, c’est décidé par le fédéral avec financement par les Communes. Et "c’est deux poids deux mesures et ça ne va pas. Et ça, ça m’énerve le fait de prendre des décisions avec l’argent des autres."
Pas de solution ? Le fédéral mise sur la fusion de zones de police pour des économies d’échelle. Mais "c’est de la vaste blague, chacun va garder son pré fleuri. Il y aura bien quelques rationalisations mais pas assez pour être efficaces."
Manu Douette, lui, a une analyse du futur des zones de police. Il existe toute une série de missions de la police qui devraient être dévolues à d’autres structures comme, par exemple, aux agents constatateurs. Les missions qui ne sont pas à risque devraient être retirées des missions des policiers et devraient être confiées à des agents civils ou contractuels. "Mon rêve, c’est d’avoir, dans une police intégrée, des agents de police avec des missions policières et à côté des agents avec des missions comme celles que connaissaient les garde-champêtres d’autrefois." Une bonne idée ? "On me dit que c’est impossible, que ça n’existe pas, que je créerais une nouvelle police communale." Pourtant Manu Douette y croit en se basant sur les deux types de fonction: la mission plus à risque et la mission plus administrative. "Avec la fusion de certaines zones et cette vision-là du travail, on s’organiserait mieux." Puis il ajoute, avec un petit sourire: "le ministre qui va se lancer là-dedans, cela vaudrait peut-être mieux que ce soit son dernier mandat…"
Donc, Manu Douette serait pour une fusion de zones de police. "On va devoir y arriver. Surtout sur l’opérationnalité, mais on n’y gagnera pas en moyens financiers. Et puis, l’entraide entre les zones de police, cela se fait déjà. Mais ça pourrait au moins permettre d’arrêter une certaine hémorragie…"