4 banquiers s’associent pour concentrer leurs énergies sur Hannut et Waremme
Les dernières banques d’Oreye, Orp-Jauche et Geer s’en vont. Jean-François de Sart, Thomas Callut, Nicolas Fuks et Thibaud Crucifix ont décidé de s’associer et de rassembler leurs forces à Hannut et Waremme.
Publié le 03-02-2023 à 06h00 - Mis à jour le 03-02-2023 à 09h38
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La dernière banque rescapée d’Oreye plie bagage. L’enseigne ING, gérée depuis 20 ans par Jean-François de Sart, ancien footballeur professionnel, fermera ses portes le 28 février laissant les citoyens orphelins de distributeurs. Même constat à Geer et à Orp-Jauche, où les banques ING, gérées par Thomas Callut, fermeront également à la fin du mois. Une dynamique impulsée par les banques privées mais la réalité est amère pour les citoyens, autorités communales et politiques qui pestent contre ces décisions. Les banquiers, eux, se sentent également concernés et tentent de garder le contact avec les clients. "On n’a pas de solution miracle malheureusement, regrette Thomas Callut, gérant de trois banques ING. On doit s’adapter à la réalité actuelle. Je me suis moi-même posé la question si je devais changer de carrière mais j’aime mon métier et le contact avec les clients. La plupart d’entre nous sont aujourd’hui indépendants et franchisés. On doit suivre le mouvement. On n’a pas énormément de possibilités. Il faut dire aussi que l’affluence est de moins en moins élevée dans les banques avec les nouvelles applications bancaires."
Une équipe de 14 personnes à Hannut et Waremme
Les conséquences de la désertification bancaires ? Les personnes fragilisées qui ne sont pas outillées sur le plan numérique ou qui ne savent pas se déplacer facilement, se retrouvent sans pouvoir accéder à leurs comptes, sans pouvoir faire des versements ou sans avoir la possibilité de retirer de l’argent. Installer un banquier à chaque rue, la mission est impossible. Mais tenter de rassembler les forces pour maintenir le service, oui, c’est possible. Thomas Callut et Jean-François de Sart fermeront donc les trois agences le 28 février prochain. Mais pour garantir la continuité de leurs services et des emplois, les deux banquiers hesbignons s’associent à deux autres gérants, Nicolas Fuks et Thibaud Crucifix pour concentrer leurs forces à Hannut et Waremme. "Aucun emploi ne sera perdu car nous aurons une équipe de 13 ou 14 personnes pour les deux agences ING. Depuis trois ans, les banques ne reçoivent plus sans rendez-vous. Au 1er mars, nous reprenons donc ensemble les deux agences. Nous allons ouvrir toutes les matinées sans rendez-vous. Cela permettra aux citoyens d’avoir un meilleur accompagnement et d’aider certaines personnes dans la transition digitale. On veut relancer la dynamique du contact client. On ne sait pas être partout mais au moins à Hannut et Waremme, le service sera complet et optimal", assure le Hannutois.
Deux distributeurs Batopin à Braives
Et pour les villages délaissés ? Thomas Callut a également trouvé une solution alternative à Braives. "J’ai fermé l’agence de Latinne le 30 septembre mais j’ai directement pris contact avec Batopin pour pouvoir installer deux distributeurs. Ils devraient être accessibles dans le courant du mois de mars, annonce le banquier indépendant. C’était important pour moi de garder une accessibilité dans le village. Je me suis toujours considéré comme le banquier du village. Mon père l’était aussi avant moi. J’ai aujourd’hui les enfants de ses premiers clients. J’ai envie de poursuivre pour lui et pour eux. Le processus de digitalisation est en marche mais il est important d’accompagner les clients dans cette transition. Je prends toujours le temps d’expliquer les différentes applications aux personnes que ne maîtrisent pas les nouveaux outils."
Pour rappel, Batopin est le regroupement des quatre grandes banques (Belfius, ING, BNP Paribas Fortis et KBC) et vise également à installer de nouveaux distributeurs. Et s’il n’y a pas de possibilités dans les autres villages ? Il reste toujours la solution BPost qui a une obligation d’installer un distributeur lorsqu’il n’y en a plus dans une commune.