Résurgence du Covid-19: quelles conséquences pour les migrants et bénévoles transhesbignons?
Luc Bawin, docteur de la Plateforme de soutien aux réfugiés, dresse la situation chez les migrants en Hesbaye, face au regain de l’épidémie.
Publié le 03-12-2021 à 19h12
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Ce n’est un secret pour personne. La Belgique connaît actuellement un regain de l’épidémie de Covid-19. Dans ce contexte sanitaire tendu, Luc Bawin, le docteur de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés "Hesbaye, terre d’accueil", a mis en garde les bénévoles de l’association. Ceci pour couper la chaîne de transmissions et ainsi éviter qu’un foyer de contaminations ne se déclare au sein de la communauté de bénévoles et de celle des réfugiés.
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"Il me paraît essentiel de rappeler aux bénévoles les quelques mesures de précaution, dit le médecin. Je constate qu'il y a eu un relâchement de leur part et que tout le monde n'a pas conscience des risques. Certains se disent vaccinés et donc qu'ils ne peuvent pas être touchés. Or, malgré le vaccin, ils restent des maillons de cette chaîne de transmissions."
«Il faut mettre une barrière entre les deux communautés»
Et si actuellement la situation est stable sur la Transhesbignonne, rien ne dit qu’elle ne dégénérera pas dans les semaines, les mois à venir.
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"Les migrants sont probablement très porteurs du virus, de part leur mode de vie en communauté. Le souci, c'est que s'ils contaminent des bénévoles pas assez vigilants, ces derniers vont propager le virus dans leur famille, leurs amis, leurs collègues. Les bénévoles sont le seul interface entre les migrants et la population. C'est pourquoi il est nécessaire de sensibiliser et de mettre une barrière entre les deux communautés migrants/bénévoles", via les mesures habituelles que sont le port du masque, l'usage de gel hydroalcoolique, la distanciation sociale...
"Idem si un bénévole est malade ou en contact avec un malade, il vaut mieux qu’il se tienne à l’écart."
«Un seul migrant symptomatique a dû être isolé»
Et on ne peut décemment pas demander aux migrants de rester chez eux, vu qu'ils n'ont pas de chez eux. "Il faut rester pragmatique. Dans les dispositifs d'accueil, une personne migrante est tombée malade et était très symptomatique. Cependant, son cas n'a pas nécessité une hospitalisation. Nous l'avons donc isolé le temps qu'il se retape. C'est le seul cas objectif que nous avons observé pour le moment sur cette vague. Lors de la précédente, nous avions dû faire hospitaliser trois personnes parmi les réfugiés."
Cependant, il reste difficile de déterminer le taux de partage du virus dans la communauté migratoire. "Et on ne peut pas tester tout le monde. Tout ce qu'on peut faire, c'est prendre en charge les cas symptomatiques."
À noter qu'actuellement, la population migratoire est réduite en Hesbaye. "Beaucoup ont rejoint Calais car une fenêtre d'opportunités semble s'être ouverte pour rejoindre l'Angleterre."
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