Des centaines de résidents déjà vaccinés contre le Covid
À la résidence Les Avelines de Wanze, la vaccination commençait hier matin. 93% des résidents ont reçu le vaccin.
Publié le 13-01-2021 à 07h02
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«Alors, vous êtes prêtes?» lance Géraldine Hoyoux, la directrice des Avelines, aux deux résidentes qui, dans le couloir attenant à son bureau, attendent patiemment la piqûre. «Oui, je suis prête, mais pour l'après vaccin, ça, on ne sait pas», répond très sérieusement l'une d'elle. «Ne vous tracassez pas, rassure la directrice. Jusqu'ici, il n'y a pas eu de malaise, ni quoi que ce soit de spécial.»
Dans cette maison de repos dépendante du CHRH, et qui héberge près de 80 personnes, le dialogue est la clé d'une adhésion massive. Les chiffes ne trompent d'ailleurs pas: 93% des résidents ont accepté de recevoir le vaccin ce mardi matin. Un succès auquel le Dr. Ferri, médecin coordinateur, n'est pas étranger. «J'ai eu huit réunions avec le personnel, dont deux auxquelles les résidents ont participé. Il y a trop d'infos qui circulent, notamment dans les médias, et les résidents mélangent un peu tout. En expliquant avec des images comment le vaccin fonctionne, l'inquiétude est redescendue.»
Même pas mal!
Dans la salle de vaccination, c'est au tour d'Irène de recevoir le vaccin. Son visage reste superbement impassible au moment où l'aiguille rentre dans son épaule. «On le sent un peu, mais franchement ça n'est rien», glisse l'aînée, en recevant une étiquette avec l'heure de vaccination. «Apparemment, l'aiguille fait moins mal qu'avec le vaccin contre la grippe», rebondit Julien Hoferlin, infirmier à la main sûre, spécialement envoyé par le CHRH pour l'injection. Sa présence, ainsi que celle d'une collègue, permet au personnel de se dédier entièrement au suivi des résidents qui, après la piqûre, sont installés dans le hall d'entrée, où ils peuvent rapidement signaler le moindre problème. «Je me sens normale, rien de spécial» commente d'ailleurs Irène, café en main, 15 minutes plus tard. Comme la majorité des résidents, elle espère enfin reprendre une vie sociale normale. Mais rappelons que le vaccin est efficace environ sept jours après la seconde injection, planifiée dans trois semaines. Autrement dit: la vie aux Avelines ne changera pas beaucoup avant un mois.

Aux Avelines, après les résidents, c'est au tour des membres du personnel de se faire vacciner ce mercredi. Taux de participation: 80%. «Le personnel a parfois été un peu plus difficile à convaincre», commente le Dr. Ferri. Ce qui retient certains travailleurs de sauter le pas? Les fake news et les «on-dit», selon le médecin. «Moi, je suis convaincu depuis le début, explique cependant Arnaud Marneffe, le diététicien de la résidence. Je le fais pour moi, pour les résidents, pour ma famille.» L'employé a apprécié les réunions d'information – «sans langue de bois» -avec le médecin coordinateur, et ne veut pas entendre parler de tensions au sein du personnel. «L'immunité collective, fixée à 70-75%, nous l'aurons. De plus, la direction a été très claire sur le fait qu'elle ne voulait pas de discrimination entre ceux qui font le vaccin et les autres. Chacun son choix!»

«C’est vrai, j’étais un peu hésitante au début. On ne peut pas s’empêcher de se demander: et s’il y avait des effets qu’on ne connaît pas? Mais, apparemment, beaucoup de gens se sont déjà fait vacciner, et ils vont très bien. Je suis très contente qu’on ait trouvé ce vaccin. Aujourd’hui, c’est un cadeau qu’on nous fait, et ça permet d’avancer.»
Denise KINET, Résidente 91 ans

«Moi, j’ai directement accepté de me faire vacciner. Ça s’est d’ailleurs très bien passé: je n’ai absolument rien senti, et je ne sens toujours rien, même s’il faut continuer à surveiller l’évolution. Mais, franchement, cette vaccination est un soulagement. Car nous devons avancer! Pour moi, l’essentiel ce sera de pouvoir revoir ma famille et mes proches.»

À la maison de repos «Les Jolis Bois» de Saint-Georges, les vaccinations auront lieu ce jeudi. Pour rappel, si elle avait été épargnée lors de la première vague de Covid, elle avait durement encaissé la seconde avec une intervention de la Protection civile pour désinfecter les chambres des 29 résidents (sur 99) contaminés auxquels il fallait ajouter 19 membres du personnel (sur 70) testés positifs. «La toute grosse majorité de nos résidents a accepté de se faire vacciner, annonce Jean-François Wanten, le président du CPAS de Saint-Georges. Seule une petite dizaine ne le sera pas. Je pense qu'en se faisant vacciner, les résidents voient le bout du tunnel. Ils sont toujours privés de sortie à l'heure actuelle et ils ont l'espoir d'une forme de libération.»
Par contre, la tendance est moindre du côté des membres du personnel où deux tiers ont accepté de se faire vacciner jeudi. «Ce n'est pas nécessairement un non catégorique. Ils préfèrent attendre de voir, observe Jean-François Wanten. Lorsque le groupe qui va être vacciné ce jeudi recevra sa deuxième dose en février probablement, peut-être que certains réfractaires décideront de faire le pas. J'imagine qu'il y aura la possibilité de recevoir la première dose à ce moment-là. Nous avons fait de la sensibilisation avec des webinaires et nous continuerons à le faire. Aussi, le personnel effectue un test salivaire chaque lundi et nous n'avons eu que des cas négatifs à ce jour.»