Hannut: Willy Cuyckens va céder les clés de ses John Deere
Cuyckens, le vendeur de machines et dealer John Deere, c’est une institution dans le monde agricole. La société va bientôt changer de main.
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Publié le 06-07-2018 à 06h00
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Cras-Avernas, en plein cœur de la Hesbaye. C’est là, à l’ombre de l’église, que se trouve le QG de la S.A. Cuyckens. En traversant le couloir qui mène aux bureaux, on ressent l’atmosphère familiale que dégage de cette PME qui rayonne tant au niveau local qu’international: des photos de travailleurs actuels ou passés, des images où le personnel pose fièrement à côté des grosses machines agricoles, des petits messages sympas aux uns et aux autres…
En ce début de moissons, Willy Cuyckens est très occupé. Outre son travail quotidien où il chapeaute les différents sites de son entreprise, le manager s'apprête à négocier un tournant important de sa carrière. «Je vais remettre mon entreprise même si je continuerai à accompagner le repreneur, affirme le Hesbignon. J'ai 64 ans et il est temps de penser un peu à moi…» Le repreneur est connu. Ce sont les établissements Denis, de Jeneffe; déjà vendeurs de machines agricoles. «On est presque à la fin du processus. Cela devrait se faire dans les prochaines semaines mais cela implique pas mal de réunions…»
Willy Cuyckens s’apprête ainsi à mettre un terme à 41 ans d’une vie professionnelle bien remplie. Quatre décennies aux cours desquels il a forgé sa réputation dans les fermes de Hesbaye et bien au-delà.
Le savoir-faire du forgeron
Fils d'agriculteur qui avait également un moulin à Ville-en-Hesbaye, Willy n'a jamais oublié ses racines. C'est même en se nourrissant d'elles qu'il a bâti son " empire ". «Après mes études en électromécanique à Saint-Laurent à Waremme puis Liège, j'ai travaillé un an dans une entreprise de machines agricoles; la Hesbignonne, à Hannut, nous raconte l'intéressé. Parallèlement, j'ai suivi une formation chez Régimont, à Avennes, un ancien forgeron qui m'a appris à affiner et à tremper les socs de charrues.» Un savoir-faire qui avait quasiment disparu.
Fort de ce bagage, Willy Cuyckens se lance à son propre compte en 1979. C'est aussi à cette époque qu'il devient dealer John Deere. Pourquoi la marque au cerf américain plutôt qu'une autre? «J'avais le choix avec deux autres marques mais pour celles-là, on ne me demandait aucune qualification. On me donnait des prospectus, une casquette de la marque et une enseigne et je pouvais commencer à vendre. Par contre, pour John Deere, c'était plus exigeant. Ils ont d'abord voulu connaître mes qualifications avant de m'accepter comme revendeur de la marque.»
2 000 tracteurs neufs vendus
La suite, on la connaît. Le Hesbignon s'installe à Cras-Avernas et petit à petit la PME se développe en vendant les tracteurs verts et autres machines agricoles mais aussi en développant le marché de l'occasion en Europe et à l'étranger. Cuyckens compte aujourd'hui une vingtaine de salariés en Belgique et 12 au Chili (lire ci-dessous). Et même si, en avril dernier, elle a fêté son 2 000e tracteur neuf vendu, la PME hesbignonne n'a pas perdu son âme ou ses racines dans la démesure. «Notre arme, c'est le service avant tout», conclut Willy Cuyckens.