Le bambou de sa terrasse indésirable
Du bambou autour de la terrasse de son café? La Ville de Hannut n’en veut pas. Le bourgmestre veut éviter un «système Blankenberge » et lui demande de l’enlever.
Publié le 28-04-2016 à 06h00
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Plutôt en colère, Éric De Backer, le gérant du café Le Spike. Fin de semaine dernière, il a reçu un appel téléphonique émanant de la Ville de Hannut lui rappelant ses obligations en matière de terrasse. Le hic? Ses bambous se trouvant autour de sa terrasse, il devra en principe les enlever. «C'est pourtant naturel et écologique», explique-t-il. «C'est un scandale dans un pays démocratique, avec une ville qui veut redynamiser son centre.»
La Ville de Hannut s'en défend. Son bourgmestre, Manu Douette, a rencontré l'exploitant lundi après-midi. «Quand on a refait le centre-ville, on a étudié la mobilité des piétons et la mise en place des terrasses, rappelle-t-il. Il y a une redevance de 10€ du mètre carré pour l'occupation du domaine public, un règlement d'urbanisme à respecter, et un règlement général de police qui prévoit de garder son trottoir propre. L'idée, c'est d'avoir une charte basée sur l'esthétique et le fonctionnement des terrasses. Les cafetiers doivent respecter les règles d'urbanisme. Les matériaux préconisés sont le bois, le métal ou le rotin sur des structures métalliques. Avec des couleurs uniformes qui sont établies. L'idée, c'est d'avoir quelque chose qui donne bien avec l'ensemble esthétique.»
«Notre volonté consiste à avoir quelque chose de joli et d’harmonieux»
Ce que la Ville a voulu entreprendre avec la Gestion centre-ville et les cafetiers, c’est de rappeler, au cours d’une réunion qui s’est tenue fin mars, les réglementations urbanistiques, de police, bref les règles en vigueur. En vue d’essayer de faire une charte sur l’harmonisation des terrasses.
«Notre volonté consiste à avoir quelque chose de joli et d'harmonieux, précise Manu Douette. On essaie d'éviter les auvents pour ne pas avoir un système Blankenberge.»
Et le bourgmestre d'ajouter: «On veut essayer de garder cet aspect d'ouverture et de convivialité de la terrasse. Dans le cas d'Éric De Backer, l'idée serait d'enlever la partie bambou pour avoir quelque chose de plus ouvert. Cet aspect fermé est plutôt embêtant, car on a l'impression d'un espace privatif.»
La rencontre de ce lundi a permis d'apaiser les esprits du cafetier. «La Ville ne veut donc pas d'une terrasse fermée, mais moi j'appelle cela une terrasse cosy, explique Éric De Backer. J'essaie d'attirer le regard vis-à-vis de mon café. À mon avis, je vais devoir enlever le bambou. Cela dit, le bourgmestre est quelqu'un de compréhensif. Je dois lui écrire une lettre puis ils en débattront en collège.»