Rétro 2022 : l’activité kayak de Hamoir à l'arrêt 50 jours à cause de la sécheresse
La sécheresse durant l’été 2022 a pourri la saison des loueurs de kayaks. L’opérateur touristique The Outsider, basé à Hamoir, a enchaîné 50 jours d’arrêt en juillet et août. Du jamais vu. L’activité est dans le rouge depuis trois ans. Alors, stop ou encore ?
Publié le 29-12-2022 à 06h00 - Mis à jour le 29-12-2022 à 06h48
:focal(544.5x298.5:554.5x288.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/TSWIISHOOVAKHEDWUMHHOEKMMI.jpg)
Si le soleil ravit la plupart des acteurs touristiques en période estivale, ce n’est pas le cas des loueurs de kayaks, qui le craignent. La sécheresse qui a frappé l’été 2022 a fait s’évaporer l’eau de l’Ourthe autant que les recettes de l’opérateur hamoirien The Outsider, qui dispose d’une flotte de 200 kayaks.
Le patron, Steven Van Erps, n’est pas près d’oublier cette saison catastrophique. En juillet et août, il a fermé 50 jours, le débit de l’Ourthe étant trop faible. Du jamais vu. "La présaison n’avait pas été mauvaise mais dès le 4 juillet, on a dû fermer et ce, jusqu’à la fin de la saison, mis à part deux fois deux jours d’ouverture. Une perte considérable."
Qui vient s’ajouter à celles des deux années précédentes, déjà très compliquées. En effet, en 2020, c’est le Covid qui avait joué les trouble-fête. Les inondations en juillet 2021 en ont rajouté une couche. La crue a en effet coûté à la société 96 kayaks, emportés par le courant, un bus et un camion, retrouvés sous eau ainsi qu’un gîte de grande capacité totalement inondé. "Deux années très compliquées, suivies d’une année catastrophique, c’est dur à encaisser car nous avons réinvesti dans les kayaks, le matériel, une plate-forme de réservation en ligne", liste le patron, qui estime les pertes à plus de 100 000 € pour la saison.
Et même si la société n’a pas tous ses œufs dans le même panier et joue la stratégie de la diversification (spéléologie, parcours aventure, escalade, VTT, hébergements, stages, internat) à destination de divers publics (entreprises, écoles, associations, particuliers…), même si l’opérateur a une expérience de 35 ans dans le secteur des attractions touristiques et même s’il a les reins solides, le "flop" des kayaks plombe durement les finances de toute la structure. Car d’autres "parts du gâteau" ont également connu des bas en 2022. "Avec la crise de l’énergie et du pétrole, les camps sportifs en internat pendant l’été ont été désertés comme jamais. Ça coûte trop cher pour les familles. Et notre gîte qui accueillait habituellement 50 ou 60 jeunes par jour n’a tourné qu’avec 10 ou 20."
La seule épingle du jeu que l’opérateur a pu tirer se trouve du côté des autres activités sportives extérieures. "Comme il a fait beau, elles ont été prisées mais pas au point de compenser le reste."
Les heures difficiles que vit The Outsider ne sont cependant pas un cas isolé. En tant que vice-président de la structure "Vacances Wallonie Tourisme", le patron observe un phénomène généralisé chez ses confrères. "On vit tous la même chose dans le secteur des kayaks. On souffre depuis trois ans. Des acteurs se posent des questions sur l’avenir." D’autant qu’avec le réchauffement climatique, les étés caniculaires risquent de se multiplier.
Alors, quelles perspectives pour les kayaks de Steven Van Erps ? Stop ou encore ? "Pour le moment, ces mauvais résultats ne remettent pas en question la poursuite de l’activité kayak. Parce que j’y crois encore et parce que c’est une activité-phare en Wallonie, pour les familles", conclut le boss qui ne cache pas être un optimiste de nature…