Six mois après les inondations, où en sont les sinistrés?
À l’aube des fêtes de fin d’année, six mois après les inondations, certains sinistrés vivent encore des situations compliquées. La Commune a visité en porte-à-porte les 400 maisons touchées. Pour faire le point.
Publié le 24-12-2021 à 08h22
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/IQZF5GBO7VEN7DF3XBINRM53TY.jpg)
Six mois après les terribles inondations de juillet 2021, à l’aube des fêtes de fin d’année, où en sont les sinistrés de la vallée de l’Ourthe? Car si les villages semblent avoir effacé la plupart des stigmates, retrouvé leur visage, derrière de nombreuses façades, la vie est loin d’avoir repris un cours normal.
À Hamoir, la Commune a décidé de reprendre contact avec chaque sinistré, pour faire le point, rappeler les aides et subsides auxquels ils ont droit, faire remonter leurs soucis, tendre une oreille aussi, garder le contact. Sur plusieurs semaines, par petite équipe, les élus, de la majorité comme de l'opposition, communaux ou du CPAS, ont visité en porte à porte les 400 maisons sinistrées de l'entité, essentiellement situées au centre de Hamoir et à Comblain-la-Tour. "Nous leur déposons un feuillet reprenant toutes les aides mises en place avec les informations, les contacts, les interlocuteurs à la Commune, au CPAS…, détaille Michel Legros, échevin. On ne veut pas que des gens passent sous le radar. Ils reçoivent aussi un questionnaire de recensement post-inondation à nous renvoyer afin de faire un état des lieux de chaque situation: assurance, suivi administratif, état du logement, besoins que ce soit alimentaire, matériel, technique ou psychologique. Nous pourrons ainsi faire un cadastre général et agir là où c'est encore nécessaire. D'autant plus que la Région lance pas mal d'aides à thème. Avec ce cadastre, on pourra répondre en fonction des besoins, des demandes, utiliser ces subsides à bon escient."
Quai du Batty, c'est avec un grand sourire que la jeune Anathaïse, sa fille de trois ans dans les bras, ouvre la porte aux mandataires. Avec son mari, elle a acheté cette jolie maison en bord d'Ourthe, il y a quatre ans. "On n'avait jamais eu d'inondation dans la maison." En juillet, l'eau est montée à 1,5 mètre dans son rez-de-chaussée. "Depuis, on vit à l'étage en attendant les travaux".
Un coup dur cette crue? Oui mais pas de quoi la faire partir. "Je pense qu'on ne connaîtra plus ça avant longtemps. Et puis, en été, on est comme en vacances ici tellement c'est beau!" Quai du Batty, sur 12 maisons, trois sont encore inhabitées. "On peut dire que 20% des maisons sinistrées à Hamoir sont encore vides", souligne le bourgmestre, Patrick Lecerf. Certains ont préféré partir. C'est le cas d'une dame et ses enfants installés récemment à Hamoir, fortement inondés et qui habitent désormais à Wanze. "Oui, il y a pas mal de maisons mises en vente depuis, surtout des nouveaux habitants qui ont pris peur", souligne Michel Legros. Ce que la Commune retiendra de cette tournée, sur le plan humain? "Les sinistrés sont contents de nous voir, de se confier. Ils ont pas mal de ressources. On en a connu certains au bout du rouleau, au début. Et on les voit aujourd'hui reprendre du moral", confie Loïc Jacob, président du CPAS. Ce qui reste le plus compliqué six mois après? "Le sentiment que ce n'est pas encore fini. Dans certaines maisons, les plus grosses dégradations s'accentuent au fil des mois. Les dégâts progressent. Les assurances interviendront-elles encore?", s'interroge Michel Legros.