Des solutions contre les nuisances des poids lourds autour de Liege airport, et notamment à Fexhe-le-Haut-Clocher et Donceel ?
La députée Caroline Cassart a interpellé le ministre wallon Philippe Henry sur les problèmes de mobilité et les nuisances qu’engendre le charroi de Liege airport. Notamment à Donceel et Fexhe-le-Haut-Clocher.
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Publié le 10-03-2023 à 18h38 - Mis à jour le 10-03-2023 à 18h47
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On le sait, le gouvernement wallon a accordé en janvier dernier le renouvellement du permis unique de Liege airport. "C’est une bonne nouvelle du point de vue économique. Toutefois, l’aéroport liégeois provoque des nuisances et des problèmes de mobilité dans certaines communes voisines comme Fexhe-le-Haut-Clocher et Donceel. Sachant que la création d’une liaison vers l’autoroute E40 se fait attendre, quelles solutions concrètes sont sur la table pour y remédier ?", interrogeait récemment au parlement wallon la députée-bourgmestre d’Ouffet, Caroline Cassart, à l’adresse du ministre wallon de la Mobilité, Philippe Henry.
Une question écrite à laquelle le ministre a tout d’abord répondu "qu’une étude de mobilité dans et autour de la zone aéroportuaire de Liège a été réalisée et que le rapport final de cette étude a été approuvé en septembre dernier". Ensuite, Philippe Henry explique que cette étude a analysé plusieurs scénarios d’intensité de développements de la zone, afin d’en retirer les implications en matière de mobilité et d’accessibilité, selon ses termes. Et il poursuit: "Les conclusions pointent 29 mesures à privilégier avec un ordre de priorité bien défini."
Ok, mais ces mesures, quelles sont-elles ? "Je dirais d’abord que le plan d’actions et les mesures sont ordonnés sur base de l’échéance de leur impact. C’est-à-dire à court terme (2 ans), à moyen terme (5 ans) et à long terme (10 ans). De même, elles sont réparties selon des critères de mobilité et d’accessibilité, d’impact environnemental et d’impact sur l’attractivité de l’aéroport. Les coûts sont également pris en compte pour ce classement." Mais encore ? "J’ai bien conscience que les communes situées au nord de l’aéroport souffrent d’un trafic de poids lourds inadapté aux voiries et avec les nombreuses nuisances qui en découlent. Il faut apporter des solutions à ce problème, c’est pourquoi un certain nombre de mesures rapides pointées par l’étude de mobilité me semblent prioritaires", ajoute le ministre.
Il informe ainsi que le SPW Mobilité et Infrastructures analyse actuellement les possibilités qui existent en vue d’interdire le transit des poids lourds sur la N614 (il s’agit de la chaussée Verte qui longe plusieurs communes dont Fexhe, Donceel, Crisnée...) et dans la zone comprise entre cette route et l’aéroport. "Un dispositif de caméras ANPR pourrait en effet être installé afin de contrôler cette interdiction de l’utilisation de cette voirie par les poids lourds, et donc la traversée des villages."
Henri Christophe (Fexhe): "Le ministre a l’intelligence de noyer le poisson"
C’est la commune la plus proche de l’aéroport de Bierset. Fexhe-le-Haut-Clocher ne compte plus les dégâts engendrés sur son territoire par le passage des camions allant et venant depuis la zone aéroportuaire. Et pour son bourgmestre, Henri Christophe, "le ministre a l’intelligence de noyer le poisson. Il n’apporte rien de concret à nos problèmes et aurait dû agir avant. Ça fait trois ans qu’on subit des dommages. Là, c’est trop tard, les dégâts sont faits. Maintenant, il faut réparer." C’est que le mayeur revendique désormais un PIC (Plan d’investissement communal) spécial et les subsides qui vont avec afin de remettre la commune en ordre. "C’est de cela dont nous avons aujourd’hui besoin", ajoute le Fexhois, qui estime que l’heure n’est plus à la prévention.
Des courriers au ministre restés lettres mortes
Parmi les dégâts, il y a tout d’abord la dégradation de certaines routes communales et chemins de remembrement due au passage de poids lourds (béton soulevé, coffre de voirie troué…) mais aussi de façades et pignons de maisons qui ont été de trop nombreuses fois accrochées. Sans oublier les vibrations que génère le passage des camions et qui mettent à mal la stabilité des constructions. "Et tout ça malgré l’interdiction qu’on a arrêtée ces dernières années dans sept rues de la commune aux engins de plus de 7,5 tonnes. Malgré tout, les camions ont continué de passer. Et ma police n’a pas les effectifs pour faire respecter l’interdiction. Le ministre, avec sa réponse, arrive trop tard", répète Henri Christophe.
Le bourgmestre déplore également le manque de réactivité du ministre. "J’ai envoyé au ministre de nombreux courriers. Je lui avais notamment envoyé tous les détails chiffrés des dommages mais je n’obtiens quasiment jamais de réponse. Et les quelques fois où il a daigné nous répondre, il était complètement à côté."
Pour le mayeur toujours, "la politique qui est menée depuis plusieurs années ne répond plus aux besoins des communes. Philippe Henry a un discours politique que les gens ne veulent plus entendre. La population et les politiques locales que nous représentons sont remontées contre la passivité et l’insouciance des ministres. Car franchement, rien n’est fait, rien ne bouge."