Héliport : les opposants s'ébranlent
Face à la troisième version du projet d'héliport à Xhoris, le comité des opposants n'est pas plus rassuré et sensibilise la population.
Publié le 18-02-2010 à 10h00
L'enquête publique a démarré hier. Mais cela fait déjà plus d'une semaine que le comité des opposants, devenu officiellement le « Comité des riverains de l'Héliport », s'ébranle et fourbit les armes, entre toutes-boîtes et panneaux « Non à l'héliport » disséminés dans le village et sur le site du futur projet. Ce dossier « héliport » à Xhoris, qui revient pour la troisième fois sur la table, ils n'en veulent pas. Et la troisième version n'y changera rien... Bernard Verhamme, patron de la confiturerie Comel à Xhoris (route de Marche), a en effet déjà introduit deux dossiers, finalement avortés, mais qui avaient récolté la foudre des riverains (112 lettres de protestations puis 257). Pour le comité d'opposants, mené par Raymond Kools, ce projet « ter » est tout aussi menaçant.
« Il est faux de dire que le projet est remanié, rage celui-ci. Sur le fond, il est identique au second dossier, soit deux hélicoptères autorisés et 240 mouvements par an. Monsieur Verhamme a simplement changé l'emballage, de manière opportuniste, pour mieux faire passer la pilule. Ainsi, le patron lie désormais l'hélicoptère à la confiturerie, en évoquant le transport de clients potentiels. Il justifie un intérêt commercial pour éviter que sa demande (NDLR : le transport privé de son domicile à son entreprise) ne soit qualifiée d'égoïste. C'est une manipulation abusive. » Même réaction concernant les zones d'approche légèrement modifiées pour éviter davantage encore le survol des habitations toutes proches. « De ce fait, l'atterrissage se fera au-dessus du carrefour de la route de Marche, ce qui va à l'encontre de la circulaire wallonne. Imaginez la distraction des automobilistes qui verront arriver l'engin à quelques mètres d'eux. » Sur le fond, le comité continue à évoquer les mêmes griefs : nuisances sonore et visuelle, dévaluation des maisons, sécurité et surtout, survol d'une zone d'habitat à caractère rural. « Rien que ce dernier argument devrait suffire à refuser le dossier. J'ajoute que cet héliport porte atteinte à la collectivité, sans contrepartie ou valeur ajoutée pour la population. Rappelons aussi que l'autorisation délivrée pour un héliport permanent est transmissible, quelle que soit l'évolution de la confiturerie et qu'une extension pour d'autres types d'appareil serait aisément obtenue. » Sur le qui-vive, les opposants espèrent que la lassitude ne va pas gagner les Xhorissiens, sur la balle depuis deux ans. Mais ils ont bon espoir.
« En une journée, nous avons déjà reçu une dizaine de lettres pour l'enquête publique, se réjouit le président. Et il reste encore deux semaines pour que les riverains s'expriment. »