PHOTOS| Spy: la dernière chevauchée d’Aria et Michel Weyland passera par Aarnor
Au bout d’un 40e album BD particulier, Michel Weyland met fin à l’aventure de son mythique personnage. Marquant le coup, la galerie spyroux en expose et vend des extraits.
Publié le 25-08-2021 à 19h00
Avec sa tignasse blonde sauvage, son regard bleu clair déterminé, sa tunique blanche et sa furieuse habitude de ne pas tenir en place dans son monde médiéval fantastique fondé pour les hommes, Aria n’a rien cédé face aux obscurantistes, fanatiques et autres monstres de toutes sortes.
Pendant quatre décennies, la belle et téméraire aventurière, qui peut se targuer d’avoir été publiée dans les monuments que sont les journaux de Tintin et de Spirou, fut de tous les voyages, gagnant durablement sa place dans le cœur des bédéphiles (avec un million d’exemplaires vendus). Et celui de ses «parents», les désormais Faimois Michel et Nadine Weyland (la coloriste de la série).


«Au départ, je me destinais à être pilote d'avion, de chasse ou de ligne, se souvient Michel. Mais ma vue n'était pas optimale et je n'étais pas assez grand. C'est lors d'une 3e année scientifique à l'internat de Neufchâteau que j'ai commencé à croquer mes professeurs.» Le plaisir était au bout du crayon et l'auteur en a fait son métier.
Si le nom Aria est venu de l'autre passion, musicale, du couple, son destin tient du hasard. «J'avais bien un type de personnage féminin. Pourtant, Aria est née sans préméditation, au fil des croquis. Un jour, je lui ai donné une épée; un autre, un cheval.» À mesure qu'elle naissait sous ses yeux, l'auteur a commencé à mieux la situer comme jeune guerrière dans un monde de machos. « Je commençais à avoir son caractère bien en main mais, à mesure que le temps passait, les questions arrivaient: comment était-elle devenue aventurière? J'ai découvert son adolescence, rude, sa (prime) enfance.»

Au fil des albums (compilant d'abord des histoires courtes avant des aventures « à suivre»), des méditations et séances de thérapie bénéfiques de l'auteur avec son personnage de fiction, l'Amazone s'est enrichie, confrontée à des thématiques d'hier, d'aujourd'hui ou de demain. Jamais épargnée par son créateur, toujours entraînée vers ailleurs.
Comme s’il avait été de tous les voyages
En 2021, d'un commun accord avec son éditeur Dupuis, Michel conclut sa saga sur un album original: un vrai faux carnet de voyage, révélant les derniers secrets, coulisses, anecdotes et scènes coupées des 40 aventures de la guerrière. «Nous ne sommes jamais partis en vacances, pas même en week-end. Aria m'occupait trop l'esprit. Dans un style réaliste, des attitudes des personnages aux décors, il faut tout faire de tête, c'est un travail intérieur considérable.»

S'il a relu tous ses albums pour composer ce final généreux, Michel a voulu faire comme s'il avait de tout temps été aux côtés de son héroïne féministe (née quelques années à peine après Natacha et en même temps que Jeannette Pointu). «Sur du papier aquarelle, j'ai joué le jeu du dessinateur voyageur, faisant avec ce que j'avais sous la main: bic, crayon, aquarelle. Mais je n'ai pas résisté à pousser le trait.»

Pour l’une des rares expos-vente de sa carrière, Michel Weyland sera à l’honneur de la galerie Aarnor du 3 au 26/09 avec 90 illustrations, dont des couvertures originales noir et blanc ou couleurs et des inédits.
1, rue de la Sauvenière à Spy. Ouvert le ve de 15 h à 18 h 30, le sa de 11 h à 18 h et le di de 11 h à 13 h. Vernissage le ve 03/09 (sortie officielle de l’album) de 18 h 30 à 20 h 30 en présence de l’artiste. Séance de dédicace le di 12/09 de 14 h 30 à 17 h.