Hermalle-sous-Huy : pas de bûcher pour la macrâle mais ce sera la fête quand même
À Hermalle, on a toujours brûlé la macrâle sur un bûcher installé à l’arrière du centre culturel. Ce n’est plus possible. Explications.
Publié le 20-02-2023 à 15h50 - Mis à jour le 20-02-2023 à 15h51
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Suspendue pendant le Covid, la tradition de brûler la macrâle à l’arrière du centre culturel de Hermalle, à Engis, avait pu renaître de ses cendres l’an passé. Mais le feu ne reprendra pas ce week-end. Pour plusieurs raisons. C’est que l’IILE (Intercommunale d’Incendie de Liège et Environs) et le SRI (Service Régional d’Incendie) viennent justement d’éditer un nouveau règlement de prévention incendie (que toutes les Communes sont d’ailleurs en train d’approuver en conseil communal, comme Engis doit le faire ce lundi soir…) s’adressant à tout organisateur d’événements. Il reprend toutes les mesures de prévention incendie à respecter dans le cadre de manifestations temporaires. Une dérogation est toujours possible, en tout cas envisageable, mais la responsabilité de tout "couac" reposerait alors sur le bourgmestre.
Dans ce document, on évoque entre autres les fêtes sous chapiteau, les installations au gaz et les grands feux. Les chapiteaux dressés et les cuisines temporaires installées doivent par exemple désormais être agréés par un organisme reconnu. Un service payant. Il en va de même pour le câblage électrique, qui doit être vérifié par les pompiers. En tout, il en aurait coûté 650 € environ au centre culturel pour faire valider son chapiteau, son réchaud "pour chauffer la soupe de la macrâle", ses câbles. Et puis, les pompiers (de Liège zone 2) ont en plus rendu un avis négatif quant à l’emplacement du bûcher, pas suffisamment éloigné des premières habitations.
Toutes ces contraintes mises ensemble ont dissuadé le centre culturel engissois d’organiser le bûcher de la macrâle. "Les règles et les procédures se sont durcies pour tous les organisateurs", explique Michaël Willems, le directeur du centre culture, et les bourgmestres rechignent de plus en plus à accorder des dérogations étant donné qu’ils engagent alors leur responsabilité personnelle. "On aurait éventuellement pu accepter de faire le feu en payant mais comme on n’a pas pu anticiper et comme on ne peut de toute façon pas le faire au même endroit que d’habitude, on s’est dit “non”. Le seul endroit où on pourrait le faire, pour respecter les règles imposées, ce serait dans le zoning mais, pour nous, ça n’a pas le même sens alors qu’on parle d’une fête de village."
Rassembler les gens
Pas de grand feu, cela veut dire aussi qu’il n’y aura pas de cortège dans les rues de Hermalle juste avant. Cette procession qui, traditionnellement, amenait la macrâle (accompagnée par tous ceux qui l’avaient préparée et de nombreux villageois) jusqu’à son bûcher. Par contre, comme le sens de l’événement a toujours été de mettre en valeur le travail des gens qui s’investissent autour de cette tradition et de faire en sorte que les habitants se rencontrent et passent un (bon) moment ensemble, ça, ça se fera au travers d’une expo, d’un verre de l’amitié et d’un concert (lire ci-dessus). "C’est un symbole qui s’en va, pour nous, mais le but, qui est de rassembler les gens, pourra être maintenu, admet Michaël Willems, qui le démontre d’ailleurs par cette édition 2023 revue et corrigée en dernière minute. Des nouvelles contraintes peuvent amener une nouvelle créativité, c’est vrai, mais, à titre personnel, je suis quand même inquiet: je pense que toutes ces règles vont avoir un impact sur les comités de quartier et les petites associations qui ne pourront plus organiser leurs événements" si ça leur coûte plus cher que ça ne leur rapporte. "Quel pouvoir il leur, il nous, restera pour faire vivre et bouger des quartiers, le village où on vit ?"
Des règles drastiques mais nécessaires
Une fois que le nouveau règlement de prévention incendie sera adopté à Engis, "une communication sera faite vers les organisateurs habituels d’événements" sur la commune, précise Débora Lorneau, coordinatrice Planu (Planification d’urgence et gestion du risque). C’est vrai que certaines règles peuvent paraître drastiques mais il faut se dire qu’elles n’ont été prises que dans un but de sécurité et dans le but de la renforcer. C’est clair que certains organisateurs devront réfléchir autrement à l’avenir mais c’est vraiment dans l’intérêt de tout le monde, c’est comme ça qu’il faut le voir."